M. Trump aurait révélé au chef de la diplomatie russe le piratage informatique d’une cellule de l’EI par Israël

Le 10 mai, le président américain, Donald Trump, a évoqué une menace liée à l’utilisation d’ordinateurs portables à bord des avions commerciaux lors d’un entretien avec Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.

En soi, cette information n’avait rien d’extraordinaire étant donné que cela faisait alors déjà un moment que la presse parlait de cette menace… En revanche, ce qui a été reproché à M. Trump est d’avoir communiqué des informations « classifiées », obtenues auprès d’un service de renseignement étranger, sans l’accord de ce dernier.

Car le président américain a visiblement fait plus qu’évoquer cette menace : selon le New York Times, il aurait livré à M. Lavrov la manière dont les renseignements concernant cette menace précise ont été obtenues.

Déjà, peu après les reproches adressés à M. Trump, il avait été avancé que ces informations provenaient du Mossad, le service de renseignement israélien.

« Une règle non écrite entre services qui échangent des informations sensibles veut qu’on ne fait pas usage de ce matériel sans l’accord de ceux qui l’ont recueilli – au risque de mettre en danger les sources humaines sur le terrain », avait rappelé, à l’époque, Sofrin, ancien responsable du Mossad.

Et une source anonyme du quotidien Yedioth Ahronoth ne décolérait pas. « Nous allons devoir réévaluer quel type d’informations nous transmettons aux Américains. Ils sont nos plus proches alliés et nous partageons avec eux des tas de renseignements super-classifiées. Tant que ce canal ne sera pas entièrement sécurisé, nous ne devons plus y faire passer nos pépites », avait-elle assuré.

Et, si l’on en croit le New York Times, l’on comprend mieux le courroux de l’État hébreu. Ainsi, les renseignements obtenus sur cette menace « précise » concernant les ordinateurs portable à bord des avions de ligne – et qui a motivé des restrictions à l’égard des vols commerciaux en provenance du Moyen-Orient, proviendraient de « cyber-opérateurs » israéliens ayant réussi à infiltrer les systèmes informatiques d’une « petite cellule » d’artificiers de l’État islamique (EI ou Daesh) en Syrie.

C’est ainsi qu’il a été possible de savoir que l’EI cherchait à mettre au point des explosifs « ressemblant exactement à des batteries » d’ordinateurs portables. « L’information était si précise que les Etats-Unis ont pu comprendre comment fonctionnait la mise à feu », affirme le quotidien américain.

Et ce dernier d’ajouter : Ce renseignement « fait partie de l’information classifiée que le président Donald Trump est accusé d’avoir révélée » à Sergueï Lavrov. Toutefois, le président américain a toujours nié avoir mentionné Israël au cours de son entretien avec le ministre russe.

Cela étant, le quotidien Haaretz souligne que, en janvier, les services israéliens étaient préocuppés par le fait que des renseignements classés transmis à leurs homologues américains pouvaient « fuiter » vers la Russie, alliée de l’Iran, étant donné la proximité avec Moscou prêtée à certains membres de l’entourage de M. Trump.

« La coopération entre les agences de renseignement israéliennes et américaines s’est intensifiée au cours des deux dernières décennies, la plupart des opérations conjointes étant dirigées […] contre l’Iran, mais aussi contre le Hezbollah et le Hamas », rappelle le journal israélien.

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