L’État islamique a revendiqué ses deux premiers attentats commis en Iran

Dans une vidéo diffusée en mars, l’État islamique (EI ou Daesh) avait menacé de conquérir l’Iran pour « y restaurer la nation sunnite telle qu’elle était avant », c’est à dire avant la dynastie safavide et la conversion du pays à l’islam chiite.

Outre l’hostilité affichée remontant à l’époque où il était encore une branche d’al-Qaïda (dirigée par Abou Moussab al-Zarkaoui), Daesh en veut à l’Iran pour son soutien aux milices chiites irakiennes, qu’il qualifie « d’hérétique » et son appui au régime alaouite de Bachar el-Assad. D’où ses menaces, qu’il vient de mettre à exécution, ce 7 juin.

En effet, deux groupes armés ont attaqué quasiment simultanément, à Téhéran, le mausolée de l’imam Khomeiny et le Parlement iranien, distants d’une vingtaine de kilomètres.

Ainsi, deux assaillants s’en sont pris au mausolée de l’imam Khomeiny. D’après le ministère iranien de l’Intérieur, l’un d’eux – une femme – s’est fait exploser « dans les jardins » du site tandis que le second a été tué par les forces de sécurité.

Quant à l’attaque contre le Parlement, elle a été menée par quatre individus « déguisés en femme », à en croire Hossein Zolfagari, le vice-ministre iranien de l’Intérieur. L’un s’est fait exploser et les trois autres ont été tués par la police lors d’un assaut donné dans le bâtiment où ils s’étaient retranchés.

D’après le renseignement iranien, un troisième groupe d’assaillants aurait été neutralisé avant de passer à l’action. Leur cible n’a pas été précisée.

Au total, le bilan provisoire de ces deux attaques est de 12 tués et d’une trentaine de blessés. Elles ont rapidement été revendiquées par Amaq, l’agence de propagande de l’EI.

Il s’agit des premiers attentats revendiqués par l’organisation jihadiste en Iran, alors que, ces dernières années, les services de sécurité iraniens ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir démantelé des cellules de Daesh sur le point de commettre des attaques.

Alors qu’il est accusé par plusieurs pays arabes, dont l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte, de « soutenir le terrorisme, y compris Al-Qaïda, le groupe État islamique (EI) et la confrérie des Frères musulmans », le Qatar, qui semblait se rapprocher de l’Iran, a « condamné et dénoncé » ces deux attentats perpétrés à Téhéran.

Cela étant, les Émirats arabes unis en ont fait de même. « Notre position sur le terrorisme est très claire. C’est du noir sur blanc, et toute attaque terroriste dans n’importe quelle capitale qui est dirigée contre des innocents est quelque chose que les Émirats abhorrent et condamnent », a réagi Anwar Gargash, le ministre d’État aux Affaires étrangères des Émirats.

Photo : Image de l’attaque du Parlement iranien, via Twitter

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