Les Forces démocratiques syriennes sont entrées dans Raqqa, bastion syrien de Daesh

Près d’un mois après la prise de la ville et du barrage de Tabqa par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les milices kurdes syriennes (YPG) constituent l’épine dorsale, l’opération « Colère de l’Euphrate », lancée le 5 novembre 2016, vient d’entrer une nouvelle phase.

En effet, ce 6 juin, les FDS ont annoncé le début de la « grande bataille », c’est à dire la conquête de Raqqa, la « capitale » syrienne de l’État islamique (EI ou Daeh). « Nos forces sont entrées dans le quartier de Mechleb dans l’est de la ville », a indiqué Rojda Felat, un commandant des FDS, à l’AFP. Et de préciser que des combats violents ont lieu la périphérie nord de ce bastion jihadiste.

« Nous déclarons aujourd’hui le début de la grande bataille pour libérer Raqqa, la capitale (…) du terrorisme », a, de son côté, confirmé Talal Sello, le porte-parole des FDS, depuis le village de Hazima, situé au nord de la ville, contrôlée par l’EI depuis 2014.

Selon M. Sello, l’offensive se déroule selon trois axes : nord, ouest et est. « Avec les avions de la coalition internationale et les armes de pointe qu’ils nous ont fournies, nous prendrons Raqqa à Daesh », a-t-il assuré, avant de demander aux 300.000 habitants de s’éloigner des positions jihadistes.

Ce mouvement est l’épilogue de 7 mois d’opérations ayant consisté à isoler Raqqa, ville située à 160 km à l’est d’Alep et à moins de 200 km de la frontière irakienne. En janvier, et après avoir conquis conquis 700 km2 dans la province du même nom, les FDS avaient chassé l’EI de la citadelle de Jaabar, à 50 km de la « capitale » du califat autoproclamé.

Puis, en mars, l’alliance arabo-kurde, toujours avec l’appui aérien de la coalition, parvint à couper la principale voie de ravitaillement entre Raqqa et la province de Deir Ezzor que Daesh contrôle toujours en grande partie, avant de faire « sauter » le verrou stratégique que constituait Tabqa.

L’offensive visant Raqqa a été lancée alors que les États-Unis ont commencé à livrer des armes aux milices kurdes syriennes (notamment des missiles anti-char), au grand mécontentement de la Turquie, qui voit en elles un organisation terroriste, en raison de leurs liens avec le PKK turc.

Le général américain Steve Townsend, qui commande la coalition anti-EI, a dit s’attendre à une bataille « longue et difficile ». Mais, a-t-il fait valoir, il s’agit de porter un « coup décisif » au « califat de l’EI ». Il « sera difficile de convaincre les nouvelles recrues jihadistes que l’EI est une cause gagante quand il est sur le point de perdre ses ‘capitales’ jumelles en Irak et en Syrie », a-t-il dit.

Cela étant, la direction de Daesh aurait quitté Raqqa, de façon très « organisée et ordonnée », comme l’avait souligné un porte-parole du Pentagone, en février dernier, pour aller s’établir à Mayadin, dans la province de Deir ez Zor . Il y a encore quelques semaines, il était estimé qu’environ 3.000 jihadistes étaient encore présents dans la ville et que 2.000 autres avaient pris position dans les localités environnantes.

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