Baltique : Un bombardier B-52 « Stratofortress » a été intercepté par un Su-27 russe

D’habitude, ce sont les forces aériennes occidentales qui font état de l’interception de bombardiers stratégiques russes (Tu-95 « Bear » ou Tu-160 « Blackjack ») dans leurs zones d’identification aérienne respectives, comme encore récemment au large de l’Alaska. Cette fois, c’est au tour de l’aviation russe de faire la même chose.

Ainsi, un bombardier stratégique américain de type B-52 Stratofortress, surtout utilisé pour des missions conventionnelles, a été intercepté, ce 6 juin, par un chasseur Su-27 russe, alors qu’il longeait la frontière russe dans la région de la mer Baltique.

« Le 6 juin à 10H00 [locales], les moyens russes de contrôle de l’espace aérien au-dessus des eaux neutres de la mer Baltique ont découvert une cible aérienne volant le long de la frontière de la Russie. Pour intercepter la cible, nous avons fait décoller un chasseur Su-27 faisant partie des unités de service de la DCA de la Flotte russe de la mer Baltique », a en effet indiqué le ministère russe de la Défense, via un communiqué.

« L’équipage du Su-27, s’étant rapproché de l’objet aérien, l’a identifié comme un bombardier stratégique américain B-52 et l’a raccompagné », est-il précisé dans le texte.

L’appareil de l’US Air Force s’est ensuite éloigné et le Su-27 a regagné sa base. Reste maintenant à attendre l’éventuel commentaire que fera le Pentagone sur cette interception, sachant que les rencontres de ce type, qui impliquent, en temps ordinaire, des avions de renseignement, donnent souvent lieu à des accusations de manoeuvres « dangereuses » et « non-professionnelles ».

Par ailleurs, un peu plus tard, et alors qu’il survolait la mer de Barents, un avion de patrouille maritime P3C Orion norvégien a également été intercepté, cette fois par un MiG-31 « Foxhound ».

À Oslo, on a fait valoir que l’appareil en cause évoluait dans l’espace aérien international lors de son interception. Une version contredite par Moscou, selon qui le P3C Orion volait près de la frontière russe, avec son tranpondeur éteint. Cela étant, l’état-major norvégien a qualifié cette « rencontre » de normale.

Cela n’avait pas été le cas en 2012, quand un MiG-31 avait frôlé un P3C Orion norvégien dans les mêmes conditions.

Quoi qu’il en soit, l’activité aérienne dans le nord de l’Europe est particulièrement intense, avec quelques provocations à la clé, comme en Suède ou en Finlande. Côté russe, on affirme que, en 2016, les P3C norvégiens, utilisés pour la lutte anti-sous-marine, ont été signalés à 100 reprises près de la frontière de la Russie, en particulier en mer de Barents. Un autre avion norvégien, le Falcon DA-20, dont la mission consiste à collecter du renseignement électronique, a été repéré une vingtaine de fois.

Quant aux avions de chasse de l’Otan engagés dans la mission Baltic Air Policing, qui consiste à assurer la protection de l’espace aérien des trois États baltes, ils ont décollé 110 fois, en 2016, pour intercepter des appareils russes (contre 160 fois en 2015).

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