Le Pentagone a choisi Boeing pour développer un avion spatial pouvant mettre des satellites sur orbite

Pour réduire les coûts de mise en orbite des satellites, les sociétés SpaceX et Blue Origin ont développé les lanceurs réutilisables (Falcon pour la première, New Shepard pour la seconde). Mais ce concept, s’il est pertinent pour les charges lourdes, l’est moins pour les engins plus légers. En outre, il suppose un temps relativement important de préparation avant chaque lancement.

D’où le programme XS-1 (Experimental Spaceplane), lancé en 2013 par la Darpa, l’agence de recherche et de développement du Pentagone. L’idée est de pouvoir placer sur une orbite basse un engin d’une masse inférieure à 1,8 tonne pour un coût ne devant pas exceder 5 millions de dollars grâce à une navette pouvant assurer 10 lancements successifs en 10 jours.

En juillet 2014, trois industriels furent retenus pour développer un démonstrateur : Boeing, associé à Blue Origin, Masten Space Systems, allié à XCOR Aerospace et le tandem formé par Northrop Grumman et Virgin Galactic.

Finalement, la Darpa a annoncé, cette semaine, qu’elle avait retenu le projet de Boeing, appelé « Phantom Express ». Doté d’un moteur Aerojet Rocketdyne AR-22, cet appareil, aux dimensions similaires à celle d’un avion de combat, décollera verticalement et volera à une une vitesse hypersonique. Une fois qu’il aura atteint une altitude suborbitale, il libérera un lanceur – non-réutilisable – qui placera en orbite une charge utile de 1.300 kg. Ensuite, il reviendra sur terre comme une navette spatiale et pourra être ainsi préparé très rapidement pour effectuer un nouveau vol.

« Le XS-1 ne sera ni un avion traditionnel ni une fusée de lancement conventionnelle, mais une combinaison des deux, avec pour objectif un coût de lancement divisé par dix et le remplacement des longs délais contrariants actuels par un lancement à la demande », a expliqué Jess Sponable, cle responsable de ce programme à la Darpa.

Cela étant, il reste encore beaucoup de défis technologiques à relever pour que ce mode de lancement puisse se généraliser. Quoi qu’il en soit, souligne la Darpa, il permettra de réagir très vite en cas de perte de satellites dont les forces américaines sont très dépendantes.

« Le Phantom Express est conçu pour révolutionner le processus de lancement de satellites tel que nous le connaissons aujourd’hui, pour créer une nouvelle capacité de lancement spatial sur demande, avec un prix plus abordable et moins de risques », a commenté Darryl Davis, qui dirige la division Phantom Works de Boeing.

Entre 12 et 15 essais en vol sont prévus à partir de 2020. Ensuite, l’objectif sera de faire voler le Phantom Express 10 fois en 10 jours consécutifs, d’abord à vide, à une vitesse de Mach 5, puis avec des charges utiles, à Mach 10.

« Un autre objectif du programme est d’encourager le secteur commercial à adopter les concepts du XS-1 afin de faciliter processus le lancement sur demande des satellites militaires et civils », fait valoir la Darpa, qui a l’intention de publier, à cette fin, les données des tests.

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