Les contacts entre les forces russes et américaines s’intensifient en Syrie
Peu après le bombardement de la base d’al-Shayrat, en réponse de l’attaque chimique menée à Khan Cheikhoune et attribuée au régime de Bachar el-Assad, Moscou avait annoncé la fermeture du canal de communications utilisé par les forces russes et la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, au titre des mesures dites de « déconfliction », c’est à dire pour éviter les risques de collisions dans l’espace aérien syrien.
Mais finalement, la raison – ou le pragmatisme – l’a emporté. D’autant plus que ce canal de communications n’a jamais été autant nécessaire, au regard du nombre d’acteurs impliqués en Syrie. Outre les opérations de la Russie et de la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh), il faut aussi compter les frappes menées ponctuellement par la Turquie, en particulier contre les milices kurdes syriennes, ainsi que les raids effectués par Israël contre les transferts d’armes destinées au Hezbollah. Enfin, l’aviation syrienne reste encore active.
Qui plus est, les zones d’opérations russes et syriennes se rapprochent de celles où intervient la coalition anti-EI, ce qui fait augmenter le risque d’incidents. D’où la nécessité d’intensifier les contacts entre les deux parties.
« Nous avons dû augmenter les échanges d’informations avec les Russes, étant donné l’espace aérien plus restreint où nous évoluons tous », a ainsi expliqué le général américain Jeffrey Harrigian, le chef des opérations aériennes de l’US Centcom, le commandement pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient.
Les contacts entre Russes et Américains se font aussi à haut niveau. Ainsi, la semaine passée, le général Joseph Dunford, le chef d’état-major interarmées américain, affirma qu’il avait des entretiens réguliers avec son homologue russe, le général Valery Gerasimov, pour évoquer les opérations en Syrie.
En outre, un canal de communication a été établi au niveau des états-majors de Washington et Moscou. « Mon impression est que les Russes sont aussi enthousiastes que nous à mettre en place des mécanismes pour éviter des confrontations armées en Syrie », avait expliqué le général Dunford.