Des drones tactiques du 61e Régiment d’Artillerie ont effectué leurs premières missions en Centrafrique

En septembre 2016, Jean-Yves Le Drian, qui était alors ministre de la Défense, avait annoncé que la France allait mettre des drones tactiques Sperwer [SDTI] à la disposition de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) « d’ici la fin de l’année ».

Finalement, ce n’est qu’en avril dernier que les drones tactiques de la 3e batterie du 61e Régiment d’Artillerie (RA) de Chaumont ont pris la direction de la Centrafrique, où des éléments précurseurs étaient arrivés quelques semaines plus tôt. Et, après les vérifications techniques et leur intégration au sein de la MINUSCA, ils ont été déclarés pleinement opérationnels le 20 mai.

« Les armées françaises ont proposé à la direction des opérations de maintien de la paix de l’ONU, la contribution d’une unité de drones tactiques au sein de la force de la MINUSCA », a rappelé Vladimir Monteiro, le porte-parole de la mission des Nations unies, lors d’une conférence de presse hebdomadaire. Ces drones permettront de « mieux appréhender la menace que font peser certains groupes armés sur les populations civiles et l’intégrité territoriale », a-t-il expliqué.

Pour rappel, le drone Sperwer, conçu par Sagem, décolle au moyen d’une catapulte. D’un endurance de près de 5 heures, il a un rayon d’action de 200 km avec liaison directe (LOS) et peut voler jusqu’à 3.000 mètres d’altitude, à une vitesse d’environ 170 km/h. Il est doté d’un capteur optronique gyrostabilisé jour/nuit (EO/IR), d’une liaison de données numérique en bande J (15 GHz) ainsi que d’un transpondeur/IFF 3C et d’un relais VHF pour le contrôle aérien. La transmission directe des images se fait via un terminal RVT.

Les premières missions assurées par le détachement du 61e RA, fort d’une centaine de militaires, ont concerné la région de Bambari, où deux factions de l’ancienne coalition rebelle de la Séléka – le Front populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC) de Noureddine Adam et l’Unité du peuple centrafricain (UPC) d’Ali Darass – s’affrontent.

La situation est également compliquée dans la région de Bangassou, près de la frontière avec La République démocratique du Congo (RDC). Au début de ce mois, 6 Casques bleus ainsi que de nombreux civils ont été tués par un groupe très bien armé et organisé.

Outre le déploiement de cette compagnie du 61e RA, l’État-major des armées (EMA) rappelle que les « forces françaises restent engagées en soutien des militaires centrafricains, au sein des 2 principales missions internationales : la MINUSCA et la mission de formation de l’armée centrafricaine mise en place par l’Union Européenne (EUTM RCA), complétées par un échelon de soutien national réactif. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]