Une salle de spectacle visée par un attentat suicide à Manchester

Deux mois après l’attaque terroriste de Westminster, à Londres (5 tués), le Royaume-Uni a de nouveau été la cible d’un attentat, au soir du 22 mai. Cette fois, et après le Bataclan à Paris et le festival de musique Pop d’Ansbach (Allemagne), c’est une salle de spectacle, à Manchester, qui a été visée .

Il était environ 22h30 (locales), quand un homme a déclenché des explosifs qu’il portait sur lui dans le foyer de la Manchester Arena, une salle pouvant accueillir 20.000 spectateurs. Ce soir-là, la chanteuse américaine Ariana Grande venait d’y donner un concert devant un public comptant beaucoup d’adolescents.

La forte explosion a provoqué des scènes de panique. « On a écouté la dernière chanson et soudain, il y a eu comme un flash avec un bang et puis de la fumée », a témoigné Gary Walker auprès de la BBC. « Nous étions en haut des escaliers avec mon mari, venus attendre nos filles, et la vitre a explosé. C’était près de l’endroit où ils vendent des souvenirs. Tout le bâtiment a tremblé », a raconté Emma Johnson.

Un premier bilan a fait état de 19 tués. Mais, malheureusement, il a été revu à la hausse. Il est désormais question de 22 tués, « dont des enfants », et d’une soixantaine de blessés.

Pendant quelques heures, la police britannique est restée prudente sur la nature de l’explosion. Puis elle a fini par évoquer un « incident terroriste » et livré les détails de cet attentat. « Je peux confirmer que l’assaillant est mort », a déclaré Hopkins, commissaire de police de Manchester. « Il portait un engin explosif improvisé qu’il a détoné pour causer cette atrocité. […] Nous pensons à ce stade que l’attaque a été menée par un homme. La priorité sera d’établir s’il a agi seul ou s’il a reçu l’appui d’un réseau », a-t-il ajouté.

« Nous travaillons à établir tous les détails de ce qui est traité par la police comme une épouvantable attaque terroriste », a réagi Theresa May, Mme le Premier ministre britannique.

L’attentat de Manchester est le plus meurtrier qu’a connu le Royaume-Uni depuis ceux de Londres, le 7 juillet 2005. Et s’il n’a pas été encore revendiqué, son mode opératoire porte la marque des organisations jihadites.

Lors d’un entretien inédit accordé au quotiden The Guardian, en novembre 2016, Andrew Parker, le directeur du MI5, le renseignement intérieur britannique, avait rappelé que « 12 projets d’attentats » d’inspiration jihadiste avaient pu être déjoués outre-Manche au cours des 3 dernières années et « 3.000 extrémistes islamistes violents » avaient été identifiés par ses services.

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