Les États-Unis mènent une campagne d’anéantissement des jihadistes étrangers en Irak et en Syrie

Le directeur du Comité contre le terrorisme des Nations unies, Jean-Paul Laborde, a fait part de ses craintes – partagées par de nombres pays – au sujet du retour en Europe des jihadistes partis rejoindre l’État islamique (EI ou Daesh) en Irak et en Syrie.

« Dans l’ensemble, ces gens sont plus déterminés, plus expérimentés et plus chevronnés », a dit M. Laborde, le 18 mai. « En dépit des restrictions de voyage… il y aura toujours un certain nombre de combattants étrangers qui passeront probablement la frontière et qui reviendront, qui retourneront dans ces pays, surtout avec des réseaux de passeurs », a-t-il ajouté.

Et, d’après M. Laborde, au cours des 12 derniers mois, le nombre de retours de zones de guerre de jihadistes aurait augmenté d’un tiers. En outre, les Nations unies estiment que sur les 30.000 combattants de Daesh, entre 40 et 50% auraient pris le chemin du retour. Évidemment, cela pose d’énormes défis en matière de sécurité…

Aussi, la position des États-Unis est claire : il faut faire en sorte que les jihadistes étrangers de Daesh ne puissent pas revenir. Le 19 mai, le chef du Pentagone, le général James Mattis, a ainsi parlé d’une « campagne d’annihilation » en Irak et en Syrie, ordonnée par le président Trump. En clair, il s’agit ni plus ni moins « d’anéantir » les combattants de l’État islamique.

Cela signifie que les forces de la coalition « encerclent » les positions tenues par les jihadistes afin de leur interdire toute fuite et donc tout regroupement ailleurs. « En résumé, notre intention est que les combattants étrangers ne s’échappent pas », ou au moins que le nombre de ceux qui parviennent à fuir « soit très réduit », a expliqué James Mattis. « Les combattants étrangers sont une menace stratégique s’ils reviennent à Tunis, à Kuala Lumpur, à Paris, à Detroit ou ailleurs », a-t-il insisté.

Cette « campagne d’annihilation », qui fait partie du plan d’accélération des opérations contre l’EI voulu par le président Trump, explique les frappes aériennes contre des jihadistes en fuite après avoir abandonné leurs positions à Tabqa (Syrie), dans le cadre d’un accord conclu avec les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par la coalition.

Par ailleurs, le chef du Pentagone a indiqué qu’une autre décision prise par le président Trump, toujours dans le cadre de l’accélération de la campagne contre la mouvance jihadiste, a été de raccourcir les délais de décision, en donnant plus de latitude aux chefs militaires sur le terrain.

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