Chammal : Un avion Atlantique 2 avec une capacité opérationnelle accrue déployé en Jordanie
L’avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL-2) est en mesure d’effectuer un large spectre de missions : ses engagements au cours de ces dernières années le démontrent. Dès le début de l’opération Chammal, un exemplaire a été envoyé aux Émirats arabes unis, puis sur la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie pour prendre part au combat contre l’État islamique (EI ou Daesh).
Dotés d’une grande autonomie, les ATL-2 successivement déployés au Levant ont surtout assuré des missions d’évaluation des frappes aériennes (Battle Damage Assessment), de coordination de l’action des avions de la coalition anti-jihadiste (SCAR-C pour Strike coordination and reconnaissance – coordinator) et de renseignement.
En outre, l’ATL-2 peut également effectuer des frappes aériennes, comme cela a été le cas en août 2015, avec la destruction d’une position occupée par Daesh dans le nord de l’Irak avec une bombe à guidage laser GBU-12. Seulement, pour cela, il fallait que sa cible soit « illuminée » par un système de désignation laser fourni par un autre avion.
« Fallait » car ce n’est désormais plus le cas. Lors d’une relève effectuée en avril dernier en Jordanie, un Atlantique 2 doté du nouveau système électro-optique MX20D, développé par l’entreprise canadienne L-3 Wescam, a été déployé. Concrètement, grâce à ce senseur, l’avion peut désormais participer à des missions de reconnaissance armée ou à des frappes planifiées en totale autonomie étant donné qu’il n’a plus besoin d’être accompagné par un autre aéronef pour lui désigner les cibles par laser.
Cette boule optronique MX20D, montée sur certains appareils en « urgence opérationnelle », est « efficace de jour comme de nuit ». Elle permet « d’identifier l’activité ennemie en faisant ressortir des critères jusque-là peu visibles », explique l’État-major des armées. « En recoupant avec les images issues de la caméra thermique également emportée à bord, l’appareil offre à la coalition une capacité opérationnelle appréciée et la possibilité de suivre plusieurs objectifs simultanément », a-t-il ajouté.
Ce n’est toutefois pas la première fois qu’un ATL-2 doté du système MX20D est déployé en Jordanie. Cela avait en effet le cas au printemps 2016, l’appareil en question ayant même désigné par laser, pour la première fois, une cible pour un chasseur-bombardier de la coalition.