Importante saisie d’héroïne par la frégate Surcouf au large de l’Afrique de l’Est
Depuis le 13 avril, la France assure, pour la dixième fois, le commandement de la Force opérationnelle navale combinée 150 (ou Combined Task Force – CTF 150), qui, mise sur pied au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, a notamment pour mission de lutter contre les trafics illicite servant potentiellement à financer les organisations terroristes dans une région allant de l’océan Indien à la mer Rouge.
Pour ce nouveau mandat à la tête de la CTF 150, la Marine nationale a engagé la frégate légère furtive Surcouf et la frégate de surveillance Nivôse, qui était alors engagée dans une mission de police des pêches dans les terres australes françaises. Par ailleurs, le commandement de cette force navale combinée est assuré depuis Bahreïn par le contre-amiral Olivier Lebas.
C’est donc dans ce contexte la frégate Surcouf a intercepté deux boutres suspectés de transporter une cargaison de drogue, après, explique l’État-major des armées (EMA) un « travail minutieux de coopération et de coordination. »
Repéré le 28 avril par un avion de patrouille maritime, le premier boutre a ainsi pu être intercepté par la frégate Surcouf, dans le strict respect des lois internationales. Il aura fallu « plusieurs jours de recherche méthodique », selon l’EMA, à l’équipe de visite du navire français pour mettre la main sur près de 200 kg d’héroïne.
Le même scénario s’est répété le 3 mai, avec l’interception d’un second boutre et la saisie de la même quantité d’héroïne. Au total, 400 kg de cette drogue, soit l’équivalent de 4 millions de doses ayant une valeur commerciale estimée à plus d’une centaine de millions d’euros, ont été détruits suite à l’action de l’équipage de la frégate française.
« Le Surcouf et son équipe de visite ont su conduire des fouilles méthodiques et rigoureuses dans des conditions difficiles, aboutissant à ces succès contre le trafic de drogue », a sobrement commenté le contre-amiral Lebras. Ces saisies, a-t-il fait valoir, « démontrent, une fois encore, l’importance de l’action des unités de la CTF 150 qui permettent de réduire l’introduction sur les marchés africain et européen de quantités importantes de drogue, privant ainsi les réseaux de crime organisé et terroristes de source de financement importante. »
S’agissant du crime organisé en Afrique de l’Est, un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) publié en septembre 2013, voyait dans « le commerce régional de drogue une autre menace essentielle ». Et d’ajouter : « Bien que l’héroïne ait été l’objet d’un trafic illicite impliquant l’Afrique depuis les années 1980, les saisies récentes montrent une augmentation de cette activité. […] Chaque année, environ 22 tonnes d’héroïne font l’objet de trafic dans la région. Alors que les estimations révèlent qu’au moins 2.5 tonnes de ce total sont consacrées à la consommation locale chaque année (pour une valeur avoisinant les 160 millions de dollars), l’excédent nous laisse penser qu’une quantité substantielle fait l’objet d’un trafic régional, particulièrement vers le Sud et l’Ouest de l’Afrique et probablement au-delà. »