Un commando des forces spéciales américaines a été tué lors d’une opération héliportée en Somalie

Un commando des Navy SEALs, une composante des forces spéciales américaines, a été tué, le 4 mai, lors d’une opération héliportée menée contre les milices Shebab, liées à al-Qaïda, près de Barriire, à environ 60 km à l’ouest de Mogadisco. Deux autres militaires américains ont été blessés.

Selon le commandement militaire américain pour l’Afrique (US AFRICOM), ce membre des Navy SEALs faisait partie d’un détachement ayant pour mission de « conseiller et d’assister » l’armée nationale somalienne » (SNA). Il a été tué par « un tir d’arme légère », a-t-il précisé.

Depuis au moins 2007, les États-Unis disposent de « conseillers » militaires à Mogadiscio afin d’y aider la force de l’Union africaine déployée en Somalie (AMISOM) ainsi que les autorités somaliennnes à combattre les Shebab. En outre, plusieurs frappes américaines ont visé les responsables de cette organisation jihadiste au cours de ces dernières années.

Fin mars, le président Trump a assoupli les règles d’engagement des forces américains en Somalie en leur donnant davantage d’autonomie dans leurs prises de décisions. « Cela permettra d’augmenter la pression » sur les Shebab, avait alors commenté le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone.

D’après une source militaire somalienne, interrogée par l’AFP, l’opération qui a coûté la vie à ce membre des Navy SEALs a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 mai, entre les localités de Bariire et d’Awdhegele. Elle a mobilisé deux hélicoptères ainsi que des commandos somaliens et des américains.

« Il y a eu des victimes des deux côtés. Nous avons été informés que six combattants shebab ont été tués », a affirmé Abdirisak Farah, un responsable militaire somalien.

« Deux hélicoptères ont tiré des missiles avant que l’un d’entre eux n’atterrisse et ne largue des soldats. Il y a eu un intense échange de coups de feu et ils se sont ensuite retirés. Nous ne connaissons pas le nombre de victimes », a confirmé Moalim Muhidin, un chef coutumier d’Awdhegele.

La mort en opération de ce Navy SEAL est la quatrième d’un membre des forces spéciales américaines en moins d’un mois.

En 2016, pour la première fois, les pertes subies par les forces spéciales américaines ont été supérieures à celles des troupes classiques. Cela s’explique par la fin des opérations de combat majeures conduites par les armées américaines, lesquelles ont été remplacées par des actions de contre-terrorisme. Désormais, les missions d’infanterie sont effectuées par les forces locales, formées par des « conseillers » hautement qualifiés, susceptibles de prendre part à des opérations visant des cibles de haute valeur.

Cela étant, les dernières pertes subies par les forces américaines en Somalie remontent à 1993, lors de l’opération Restore Hope (18 tués durant la « bataille de Mogadiscio », face à l’Alliance nationale somalienne). Enfin, pour rappel, deux militaires français du Service Action de la DGSE avaient aussi perdu la vie contre les Shebab le 12 janvier 2013, lors d’une opération visant à libérer leur camarade Denis Allex, alors retenue en otage.

Photo : Archive

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