Syrie/Turquie : Une « frappe accidentelle » contre les soldats américains détachés auprès des milices kurdes n’est pas exclue

Le 25 avril, l’aviation turque a bombardé des positions tenues par les milices kurdes syriennes (YPG) près de la ville d’al-Malikiyah, dans le nord de la Syrie. « Afin de détruire ces foyers de terrorisme qui menacent la sécurité, l’unité et l’intégrité de notre pays et de notre nation, et dans le cadre de nos droits fondés sur le droit international, des frappes aériennes ont été lancées (…) et des objectifs terroristes ont été atteints avec succès », a par la suite fait valoir Ankara.

Pour les autorités turques, les milices kurdes syriennes, émanation du Parti de l’Union démocratique (PYD) sont classées parmi les organisation terroriste en raison de leur proximité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), à l’origine d’une guérilla sanglante en Turquie depuis les années 1980.

Seulement, les YPG constituent aussi l’épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), sur lesquelles compte la coalition anti-jihadiste, dirigée par les États-Unis, pour combattre l’État islamique (EI ou Daesh). Aussi, après les frappes turques, et afin de prévenir tout nouvel accrochage, le Pentagone a envoyé des véhicules blindés, avec la bannière étoilée bien en évidence, aux côtés des milicens kurdes syriens à al-Malikiyah.

« Malheureusement, la présence d’un drapeau américain aux côtés du (symbole) d’une organisation terroriste nommée YPG dans un convoi nous a fortement attristés », a commenté, le 30 avril, le président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Nous en parlerons lorsque nous rencontrerons le président [Trump] le 16 mai », a-t-il ajouté.

Mais l’un des plus proches conseillers, Ilnur Çevik, est allé plus loin encore en lançant une menace à peine voilée contre les troupes américaines déployées auprès des milices kurdes syriennes.

Si les Kurdes et les Américains continuent de travailler ensemble, alors « nous ne prendrons pas en compte le fait qu’il y a des véhicules blindés américains… Et il n’est pas exclu que quelques missiles turcs puissent les frapper par hasard », a lancé M. Çevik sur les ondes de la radion CRI Türk.

Cependant, sur son compte Twitter, le conseiller turc a fait machine arrière. « La Turquie ne menace pas les alliés et les amis, y compris les Américains », a-t-il affirmé. Mais plus tôt, il avait aussi écrit que « des amis ne coopèrent pas avec les terroristes qui ont tué leurs amis, sinon, ils s’aliénent le peuple turc. »

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