La Russie et la Turquie sont d’accord pour instaurer des « zones de sécurité » en Syrie

La Russie, proche alliée du régime de Bachar el-Assad avec l’Iran, et la Turquie, soutien de la rébellion syrienne dite modérée, ont trouvé un accord, le 4 mai à Astana [Kazakhstan], pour instaurer en Syrie des « zones de sécurité », encore appelées « zone de désescalade ». Il va sans dire que les organisations jihadistes en seront exclues.

« Notre position commune est que la création de zones de désescalade doit amener à une plus grande pacification et à un renforcement du régime de cessez-le-feu », avait expliqué, la veille, le président russe, Vladimir Poutine, après avoir rencontré à Sotchi son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.

Toujours d’après M. Poutine, ces zones doivent permettre d’installer un « dialogue politique entre les belligérants » afin d’arriver à « un rétablissement complet de l’intégrité territoriale » de la Syrie. En outre, elles s’accompagneront d’une « zone d’exclusion aérienne », à la condition « qu’il n’y ait aucune activité militaire » dans les territoires concernés.

Concrètement, quatre « zones de sécurité » devraient être instaurées dans des régions contrôlées par la rébellion, à savoir celles d’Idlib, d’Homs, du quartier de la Ghouta et une autre située dans le sud de la Syrie. Délimitées par des postes de contrôle et de surveillance, elles seront gérées conjointement par l’armée gouvernementale syrienne et les rebelles, sous le regard d’observateurs russes, iraniens et turcs. Elles auront pour buts de « mettre immédiatement fin à la violence » et de « fournir les conditions pour un retour sécurisé et volontaire des réfugiés. »

En janvier dernier, le président américain, Donald Trump, avait plaidé pour la mise en place de zones de sécurité en Syrie afin de permettre aux « déplacés syriens d’attendre une affectation définitive, comme un rapatriement ou une relocalisation dans un pays tiers ». Ce qu’avait catégoriqement refusé Bachar el-Assad… Aussi, Washington a salué l’accord trouvé à Astana, mais en exprimant une réserve concernant l’implication de l’Iran.

« Nous sommes sensibles aux efforts de la Turquie et de la Russie dans la poursuite de cet effort et nous avons encouragé l’opposition syrienne à participer activement aux discussions », a commenté Heather Nauert, porte-parole du département d’Etat. Mais, a-t-elle ajouté, « nous restons préoccupés par l’accord d’Astana, notamment l’implication de l’Iran comme prétendu ‘garant’ et dont les actions en Syrie n’ont fait qu’alimenter la violence. » Et, a-t-elle continué, « à la lumière des échecs des accords antérieurs, nous avons des raisons d’être prudents. »

Quoi qu’il en soit, ce projet de zones de « désescalade » est soutenu par les Nations unies. Le secrétaire général de l’organisation, Antonio Guterres, a en effet, selon son porte-parole « salué l’engagement à mettre fin à l’utilisation de toutes les armes, particulièrement les moyens aériens et la promesse de livrer de l’aide humanitaire aux zones concernées. »

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