L’opération européenne Sophia effectue sa première saisie d’armes au large de la Libye

N’ayant pas toute la latitude nécessaire pour atteindre l’objectif qui lui avait été lancé au moment de son lancement, c’est à dire « casser » le modèle économique des passeurs libyens de migrants, l’opération navale européenne Sophia a vu son mandat être élargi au contrôle de l’embargo sur les armes imposé à la Libye.

Selon la résolution 2292, adopté en juin 2016 par le Conseil de sécurité des Nations unies et placée sous chapitre VII (qui autorise le recours si nécessaire), les navires de l’opération Sophia peuvent intercepter et inspecter en haute mer, c’est à dire au-delà des eaux territoriales libyennes, tout bateau suspecté de transporter des armes et des équipements militaires, sans avoir à demander l’autorisation du pays pour lequel il bat pavillon.

Le but de cette résolution est d’empêcher ainsi tout transfert d’armes à destination aux autorités rivales du gouvernement libyen d’union national reconnu par la communauté internationale ainsi qu’aux organisations terroristes, comme l’État islamique et les groupes liés à al-Qaïda.

Comme le souligne le site Bruxelles2, qui suit de près l’actualité de la défense européenne, aucune cargaison d’armes n’a été saisie par l’opération Sophia depuis l’adoption de la résolution 2292. Du moins jusqu’à ce 2 mai.

En effet, l’état-major de cette opération navale européenne a annoncé une saisie d’armes effectuée à bord du cargo « EL Mukhtar », battant pavillon libyen. Ce bateau a été intercepté par le navire allemand auxiliaire FGS Rhein, avec le concours d’une équipe de visite armée par des marins lituaniens, lesquels ont donc mis la main sur des fusils d’assaut AK-47, des mitrailleuses, des lance-roquettes, des mortiers et des munitions.

Cette saisie d’armes survient après une opération mouvementée menée quelques jours plus tôt par les garde-côtes libyens contre deux pétroliers, soupçonné d’avoir chargé illégalement plusieurs tonnes d’or noir.

« Les garde-côtes libyens ont arraisonné vendredi [28/04] deux tankers, l’un battant pavillon ukrainien, le Ruta, et l’autre, le Stark, battant pavillon congolais, alors qu’ils se trouvaient à deux kilomètres au large de Sidi Saïd à l’ouest du port de Zouara », a en effet affirmé, le 29 avril, le général Ayoub Qassem, porte-parole de la marine libyenne. « Il y avait 14 Ukrainiens à bord du Ruta et six des neuf membres d’équipages (4 turcs et 2 Géorgiens) à bord du Stark », a-t-il précisé.

Toujours seulon la même source, les trafiquants, « lourdement armés » et dont certains se trouvaient « à bord de petites embarcations qui surveillaient le chargement », ont opposé une « forte résistance » pendant « plus de trois heures ». Plusieurs fois, « des bateaux avec des hommes armés revenaient sur le site (…) et ouvraient le feu sur les garde-côtes », a indiqué le général Qassem.

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