Les ravitaillements par avion des emprises de la force Barkhane sont de plus en plus fréquents

Le soutien logistique des postes et bases avancées occupés par les militaires de la force française Barkhane, dans la bande sahélo-saharienne (BSS), est un défi quotidien au regard de l’étendue de la zone des opérations, grande comme l’Europe.

Pour cela, les unités des armes du Train et du Matériel, réunies au sein d’un Bataillon logistiques (BATLOG) sont très sollicitées, avec toutes les contraintes que cela suppose. Ainsi, au Mali, un convoi de ravitaillement peut mettre jusqu’à 48 heures pour ne faire seulement qu’une centaine de kilomètres.

Il s’agit en effet de prendre toutes les précautions possibles pour éviter une embuscade, les engins explosifs improvisés (arme de prédilection des groupes jihadistes) voire les accidents. D’où les reconnaissances systématiques des points de passage à risque, ce qui peut amener les démineurs du Génie à intervenir le cas échéant.

En outre, chaque convoi est accompagné d’une escorte, fournie par les groupements tactiques désert, ce qui détourne ces derniers de leur missions principales.

Si des solutions alternatives pour ravitailler des emprises militaires isolées avec des convois autonomes ou des drones de type Kaman K-Max sont envisagées aux États-Unis (et plus récemment au Royaume-Uni), le seul moyen disponible reste le recours à la « livraison par air » (LPA).

Ce mode de ravitaillement tend d’ailleurs à devenir de plus en plus fréquent au Sahel. En effet, explique l’État-major des armées, comme la force Barkhane « veut désormais se déployer plus longtemps et loin des centres aujourd’hui contrôlés par les forces partenaires », son état-major a « décidé d’accentuer la livraison par air (LPA) pour ravitailler les emprises les plus isolées. »

Les avantages de la LPA, qui met à contribution le 1er Régiment du Train Parachutiste (RTP), sont effectivement nombreux : le fret est plus rapidement livré et les postes situés dans des zones difficiles d’accès à des convois terrestres (comme lors de la saison des pluies par exemple) sont assurés de recevoir leur ravitaillement.

Ce recours de plus en plus fréquent à la LPA se voit dans les chiffres : en 2016, 258 tonnes de fret avaient été livrées par ce moyen, essentiellement aux sites éloignés de Tessalit et d’Abeibara. Dans le détail, 80% des 48 livraisons aériennes ont permis d’apporter aux soldats déployés de l’eau et de la nourriture, les 20% restants ayant concerné des produits médicaux, des bidons de pétrole et des pièces mécaniques.

Depuis le début de cette année, 24 LPA ont d’ores et déjà été assurée pour livrer 106 tonnes de fret. Au vu de la disponibilité des avions de transport de l’armée de l’Air (40,90% pour les 21 C-160 Transall, 22,50% pour les C-130H Hercules et 50,80% pour les 27 Casa CN-235 en 2016), c’est une performance.

Toutefois, prévient l’EMA, ces livraisons par air « ne remplaceront pas les liaisons terrestres dont les poids et volumes acheminés sont beaucoup plus importants » mais elle « se présentent désormais comme parfaitement complémentaires des autres capacités de soutien logistique intra théâtre. »

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