Le marché des frégates de taille intermédiaire a été notifié à DCNS
La promesse de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a presque été tenue dans les temps. En octobre dernier, lors du salon Euronaval, il avait indiqué que le marché des frégates de taille intermédiaire (FTI) de classe « Belharra » allait être notifié dans le courant du premier trimestre 2017. Finalement, il l’a été le 21 avril, soit quelques semaines plus tard qu’annoncé.
En effet, la Direction générale de l’armement (DGA) vient de notifier ce marché à DCNS, conformément prise à une décision prise par le ministre lors d’un récent comité ministériel d’investissement (CMI).
Concrètement, DCNS aura à livrer 5 FTI à la Marine nationale entre 2023 et 2029. Dans le même temps, le constructeur naval français a vu la commande de frégates mutimissions (FREMM) être réduite à nouveau de 11 à 8. (*)
Ces FTI doivent permettre à la Marine nationale de disposer de 15 frégates dites de premier rang et remplaceront les frégates légères furtives (FLF) de la classe La Fayette.
En lançant ce programme de 4 milliards d’euros (frais de développement inclus), le ministre de la Défense entend atteindre plusieurs objectifs. En premier lieu, il permettra de faire tourner les bureaux d’étude de DCNS et de Thales (qui founira l’électronique) et de conforter le chantier naval de Lorient.
Ensuite, comme les Britanniques avec leur « General Purpose Frigate » (GPF ou Type 31), qui permettra de réduire la commande les frégates de type 26, les FTI viseront les marchés à l’exportation, étant entendu que les navires de cette classe seront susceptibles de séduire davantage les forces navales étrangères.
« Eléments clé de notre gamme de navires militaires, la notification de ce marché permet également de développer une frégate qui s’adresse aux attentes d’un marché international dynamique », a ainsi commenté Hervé Guillou, le Pdg de DCNS.
Enfin, ces navires de 4.000 tonnes seront supposés avoir des capacités quasiment identiques à celles des FREMM, excepté qu’ils ne pourront pas emporter (du moins dans un premier temps) le Missile de croisière naval (MdCN, ou Scalp Naval). « Pour dix performances opérationnelles sur seize, la FTI a l’avantage sur la FREMM », s’était enthousiasmé M. Guillou, en décembre dernier. Et cela pour un coût inférieur d’environ 20%.
« La réalisation de cinq frégates de taille intermédiaire de la classe Belharra […] est indispensable pour mener à bien les opérations garantissant la sécurité des opérations et des approches maritimes de la France face à des menaces notamment sous-marines qui s’aggravent rapidement. Elle permettra à la France de disposer d’un bâtiment complémentaire de la FREMM et embarquant de nombreuses technologies innovantes notamment dans le domaine de la détection », a par ‘ailleurs commenté M. Le Drian.
Armée par un équipage de 125 marins (détachement aéronaval compris), la FTI sera dotée de missiles surface-air Aster et VL Mica, antinavire Exocet MM40 Block3. Elle disposera de tubes lance-torpilles et d’une tourelle de 76 mm. Pouvant embarquer un hélicoptère de type NH-90 NFH ou un SDAM (Système de Drone Aérien Marine), elle mettra en oeuvre un sonar embarqué CAPTAS-4 Compact, d’un radar multifonctions SEA FIRE, du système de communications Aquilon et du système de guerre électronique SENTINEL.
(*) À noter que la FREMM « Auvergne » a été livrée le 11 avril. Quatre autres suivront, à savoir les FREMM « Bretagne », « Normandie », « Alsace » et « Lorraine », ces deux dernières devant avoir des capacités anti-aériennes renforcées