Les forces américaines ont utilisé la « mère de toutes les bombes » contre la branche afghano-pakistanaise de l’EI

À partir de novembre 2001, les forces américaines utilisèrent  ce qui était alors plus puissante des bombes conventionnelles de leur arsenal, à savoir la BLU-82 « Daisy Cutter » (Faucheuse de marguerites), afin de détruire les camps des taliban et d’al-Qaïda dans les montagnes afghanes, en particulier à Tora Bora.

Retirée du service en 2008, la BLU-82 a été remplacée par une bombe encore plus puissante (10,3 tonnes contre 7 tonnes) : la GBU-43/B Massive Ordnance Air Blast Bomb (MOAB, Bombe à effet de souffle d’artillerie lourde), encore appelée « Mère de toutes les bombes » (Mother of all Bombs).

Développée par l’Air Force Research Laboratory, la GBU-43/B, qui coûte 16 millions de dollars, n’a été construite qu’à une quinzaine d’exemplaires. Guidée par GPS et par une centrale inertielle, cette bombe thermobarique est larguée par un avion de transport C-130 Hercules (ou dérivés, comme le MC-130E Combat Talon I ou MC-130H Combat Talon II).

Cette bombe, qui combine de effets thermiques, d’onde de choc et de dépression, n’avait jamais été utilisée en opération jusqu’au 13 avril. En effet, les forces américaines engagées en Afghanistan, ont largué une GBU-43/B contre les positions occupées par les combattants de la branche afghano-pakistanaise de l’État islamique (appelée « Province de Khorasan » ou EI-K) dans le district d’Achin (province de Nangarhar, est).

La planification de ce bombardement aurait commencé quand Barack Obama était encore à la Maison Blanche. Et son successeur, Donald Trump, aurait donné le feu vert. « Je suis tellement fier de nos militaires. C’est un nouveau succès », a lancé ce dernier. « Je leur ai donné carte blanche. (…) Franchement, c’est pour cela qu’ils ont autant de succès ces derniers temps. Si vous comparez ce qu’il s’est passé ces huit dernières semaines à ces huit dernières années, vous verrez qu’il y a une énorme différence », a-t-il ajouté.

Selon le Pentagone, la MOAB a été larguée par un MC-130 de l’Air Force Special Operations Command sur une « série de grottes et de tunnels », près de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan, là où un commando des forces spéciales américaines a été tué lors d’une opération contre l’EI le week-end dernier.

« C’est la plus forte explosion que j’ai jamais vue. L’endroit a été envahi par des flammes très hautes », a raconté, à l’AFP, Esmail Shinwari, le gouverneur du district d’Achin.

« La cible a été choisie pour assurer un maximum d’impact contre l’EI tout en évitant des victimes civiles », a précisé, plus tard, le capitaine de vaisseau Bill Salvin, le porte-parole des forces américaines en Afghanistan.

L’évaluation des effets de ce bombardement était encore en cours au soir du 13 avril. Cependant, d’après les autorités de la province de Nangarhar, au moins 100 combattants de l’EI auraient été tué. Et ce n’est qu’un bilan provisoire.

Pour le général John Nicholson, le chef du contingent américain en Afghanistan ainsi que de la mission Resolute Support, menée par l’Otan, la MOAB était « la bonne munition » pour venir à bout des jihadistes de l’EI, qui utilisent des grottes et des tunnels pour se protéger.

MàJ-1 : Selon le ministère afghan de la Défense, le bilan [non définitif]  de cette frappe serait de 36 combattants de l’EI tués

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