Le Pentagone diffuse une image de la base d’Al-Shayrat prise après les frappes

Cliquez pour agrandir

Le ministère russe de la Défense a minimisé le résultat des frappes américaines effectuées dans la nuit du 6 au 7 avril contre la base syrienne d’Al-Shayrat, en réponse à l’usage présumé par le régime syrien d’armes chimiques à Khan Cheikhoun, deux jours plus tôt.

Ainsi, à en croire Moscou, 23 missiles de croisière Tomahawk sur les 59 lancés par les destroyers USS Ross et USS Porter depuis la Méditerranée orientale auraient atteint leur cible. Et, selon la télévsion russe Rossiïa 24, seulement 9 avions des forces aériennes syriennes auraient été détruits.

D’ailleurs, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), la base d’Al-Shayrat aurait repris ses opérations peu de temps après le raid américain, des avions d’attaque (Su-25) ayant décollé pour mener des frappes dans la région de Palmyre. Toutefois, il n’a pas été en mesure de préciser leur nationalité.

En outre, une source militaire syrienne a confié à l’AFP que la Syrie avait été avertie de la menace des frappes américaines. « Nous avons pris nos précautions dans plus d’une position militaire, dont la base d’al-Chaayrate. Nous avons déplacé plusieurs avions vers d’autres endroits », a-t-elle affirmé, sans donner plus de précisions.

D’après les informations données par le Pentagone, 60 missiles Tomahawk devaient être tirés en direction de la base syrienne. Tous auraient atteint la cible qui leur avait été désignée, à l’exception d’un seul, qui a fait long feu au moment de son lancement (un 61e a été lancé mais il s’est abîmé en mer). Étaient visés : des hangars, des dépôts de carburant et de munitions, des radars ainsi que des systèmes de défense aérienne. La très longue piste de la base ne faisait pas partie des cibles envisagées, un missile Tomahawk n’étant pas adapté pour une telle frappe.

Étant donné qu’elle était connue pour avoir abriter une partie du programme syrien d’armes chimiques, la base d’Al-Shayrat figurait certainement dans les dossiers d’ojectifs du Pentagone. Et l’on peut penser, sans risquer de se tromper, qu’elle aurait déjà dû être prise pour cible en août 2013, quand MM. Obama et Hollande envisageaient une opération militaire pour « punir » le régime syrien après l’attaque chimique de La Goutha.

Toujours d’après le Pentagone, au moins 20 avions de la force aérienne syrienne ont été endommagés, voire détruits. Mais une source a confié à Defense News qu’il est « difficile » de connaître le nombre exact d’appareils touchés dans la mesure où certaines se trouvaient à l’intérieur d’abris qui ont été visés.

Pour couper court aux affirmations des uns et des autres, le Pentagone a diffusé une photographie de la base d’Al-Shayrat après le raid [battle damage assessment]. L’on voit que 5 zones de cette emprise militaire, très étendue, ont été touchées par les missiles Tomahawk. Cela étant, faute d’une résolution plus grande, il est difficile de déterminer avec précision les destructions causées.

Quoi qu’il en soit, un responsable militaire américain – d’ailleurs cité par le Pentagone – a évoqué l’hypothèse selon laquelle le régime syrien aurait reçu un appui extérieur pour mener l’attaque chimique de Khan Cheikhoun. « Nous soupçonnons que (les Syriens) ont reçu de l’aide », a-t-il dit. « Au minimum, les Russes ont échoué à contrôler l’activité » de leur allié syrien, a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas dire ici le rôle que les Russes ont pu jouer […] Mais s’il y a une preuve quelconque, ou une accusation crédible, nous en tirerons les conséquences au maximum de nos possibilités », a-t-il conclu.

Plus : D’autres photos sont visibles ici : http://www.dailymail.co.uk/news/article-4392962/Satellite-images-destruction-Assad-s-air-base.html

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]