STX France passera sous pavillon italien, mais avec des garde-fous

L’avenir du chantier naval STX France, à Saint-Nazaire, est primordial pour la Défense étant donné que c’est le seul, en France, à disposer des capacités nécessaires pour construire des navires militaires aussi imposants que peuvent l’être un Bâtiment de projection et de commandement (BPC) ou un porte-avions.

Aussi, lorsque le groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding, alors « maison-mère » de STX France fut placé en redressement judicaire, le gouvernement français fit savoir qu’il aurait son mot à dire sur l’identité d’un éventuel repreneur du chantier naval de Saint-Nazaire. En clair, pour Paris, il n’était pas question qu’un groupe chinois vînt s’inviter au capital de l’entreprise.

En janvier, le tribunal de commerce de Séoul annonça que seul le groupe naval italien Fincantieri était intéressé pour reprendre STX France. Et des discussions s’engagèrent avec le gouvernement français, lequel n’hésita pas à évoquer une éventuelle nationalisation du chantier naval dans le cas où les intérêts de la France seraient menacés.

Finalement, après trois mois de négociations, les autorités françaises n’auront pas à engager une telle procédure puisqu’un accord a été trouvé avec Fincantieri. Ainsi, le groupe italien disposera de 48% du capital de STX France tandis que l’État français en restera actionnaire à hauteur de 33% et que le constructeur naval français DCNS prendrait une participation d’environ 12%. Enfin, les 7% restants reviendraient à la Fundazione CR Trieste.

Le groupe Fincantieri ne pourra pas disposer de la majorité des parts de STX France pendant 8 ans. D’après le secrétaire d’État à l’Industrie, Christophe Sirugue, ce projet d’accord prévoit une « forme de clause de revoyure au bout de 12 ans, au terme de laquelle si Fincantieri ne souhaitait pas poursuivre jusqu’à 20 ans, l’État français serait prioritaire sur la préemption des actions détenues par Fincantieri. »

En outre, a-t-il ajouté, « les éléments que nous avons obtenus dans la négociation en termes de droit de veto dans le temps, c’est-à-dire durant les vingt ans du pacte d’actionnaires que nous avons négocié, sont des éléments suffisamment sécurisants, sans passer par une nationalisation. »

Pour Hervé Guillou, le Pdg de DCNS, cet accord va garantir « la préservation des intérêts stratégiques de la France tout en renforçant notre capacité d’exportation. » Et d’ajouter : « Notre entrée au capital de STX France va permettre de préserver l’accès de DCNS aux capacités industrielles uniques en Europe des chantiers de Saint-Nazaire pour la construction de navires militaires de grande taille comme les porte-hélicoptère de type Mistral ou encore les porte-avions. »

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