Le Parlement suédois a simulé un état de guerre pour la première fois depuis 20 ans

Ce n’était plus arrivé depuis 1997, année où l’utilité de ce genre d’exercice ne sautait plus aux yeux. Le Parlement suédois – le Riksdag – s’est réuni, le 20 mars, en session restreinte dans le cadre de la simulation d’un état de guerre. Une situation que la Suède n’a pourtant pas connu depuis deux siècles.

Seulement, les tensions dans la région de la Baltique, avec l’intensification de l’activité militaire russe, ont conduit le Riksdag à renouer avec les pratiques du passé.

Concrètement, dans le cas où la Suède serait attaquée, une délégation comptant 50 députés, issus de tous les partis représentés au Parlement, devra se réunir dans un endroit tenu secret afin d’assurer la continuité des affaires du pays. Les détails de l’exercice mené lundi dernier n’ont pas été dévoilés.

« Ce sont des scénarios secrets (…). Nous étions mis sous pression », a expliqué, à l’AFP, Urban Ahlin, le président du Riksdag. Ce dernier a justifié cette simulation par la « dégradation du climat » diplomatique et sécuritaire dans le monde. « Nous constatons une tendance à l’augmentation des capacités militaires », a-t-il souligné.

Cet exercice n’est que la suite logique d’autres mesures annoncées au cours de ces derniers mois. Ainsi, tout en s’interrogeant sur une possible adhésion à l’Otan, Stockholm a décidé de remilitariser l’île stratégique de Götland, d’augmenter ses dépenses militaires après deux décennies de coupes budgétaires, de reprendre en main son industrie de défense (avec notamment la reprise du chantier naval Kockums AB par Saab), de renforcer ses coopérations avec ses voisins, de réactualiser son concept de défense totale et de réactiver la conscription, abandonnée en 2010.

Cette décision « fait partie de l’ambition d’augmenter les capacités militaires », avait fait valoir Peter Hultqvist, le ministre suédois de la Défense. « Nous sommes dans un contexte dans lequel la Russie a annexé la Crimée. Elle fait plus d’exercices dans notre voisinage proche », avait-il souligné.

Ces dernières années, la Suède a fait état, à plusieurs reprises, de la violation de son espace aérien (par des avions qui n’étaient pas toujours russes). Même chose pour ses eaux territoriales, où des activités sous-marines suspectes (et d’origine non précisée) ont été rapportées.

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