La coalition anti-EI appuie la conquête du barrage de Taqba par les Forces démocratiques syriennes

Alors que pour la première fois depuis l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, les ministres des affaires étrangères des 68 pays de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis se réunissent ce 22 mars, à Washington, une offensive a été lancée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées par des milices kurdes et des groupes arabes, en direction du barrage stratégique de Tabqa, situé à l’ouest de Raqqa, le bastion de l’État islamique (EI ou Daesh) en Syrie.

Des « forces de la coalition » apportent un soutien « de transport aérien et de feu rapproché » à une offensive des FDS, a en effet confié le commandant Adrian Rankine-Galloway, un porte-parole du Pentagone. D’après l’AFP, qui a cité un responsable militaire américain, la batterie d’artillerie déployée par l’US Marine Corps en Syrie au début du mois a été sollicitée.

Le transport aérien évoqué par le porte-parole du Pentagone serait en réalité une opération héliportée. « Les forces américaines et les FDS ont mené une opération d’héliportage à 15 km à l’ouest de la ville de Tabqa », a en effet précisé un commandant des FDS. Cette opération a visé « à sécuriser un point de passage pour les forces arrivant par bateau par l’Euphrate. »

Cela fait des semaines qu’il est question de s’emparer du barrage de Tabqa, le deuxième plus important du Moyen-Orient. Il présente un grand intérêt stratégique dans la mesure où il constitue le dernier verrou avant Raqqa, dont il est distant d’une trentaine de kilomètres. Son contrôle permettrait également d’encercler totalement la ville tenue par Daesh.

Cependant, sa conquête est compliquée étant donné qu’il faut impérativement éviter de lui infliger de lourds dégâts, sous peine de provoquer un désastre écologique et humanitaire en inondant les territoires situés en aval de l’Euphrate. Les jihadistes n’ont pas intérêt non plus à le détruire : Raqqa serait inondée et une telle action priverait d’électricité l’est de la Syrie (dont Deir ez-Zor, un de leurs derniers fiefs).

L’offensive des FDS, appuyée par la coalition, entre dans le cadre de l’opération « Colère de l’Euphrate », lancée en novembre 2016 afin de chasser Daesh de Raqqa, où entre 3.000 et 4.000 jihadistes seraient présents. La première phase a consisté à couper les principaux axes de communication de la ville. La seconde, plus compliquée, visera à y pénétrer. Mais pour le moment, les conditions ne sont pas encore toutes réunies pour la lancer.

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