Libye : La Russie aurait envoyé des forces spéciales en Égypte

La Russie a-t-elle envoyé des forces spéciales en Égypte, afin de soutenir le maréchal libyen Khalifa Haftar? C’est ce que prétendent plusieurs sources militaires et diplomatiques, dont les propos ont été rapportés ce 14 mars par l’AFP et l’agence Reuters.

Ainsi, des responsables américains ont affirmé avoir observé la présence de ce qui leur paraissait être des forces spéciales et des drones russes, à Sidi Barrani, une base égyptienne située à environ 100 km de la frontière libyenne.

Une source de sécurité égyptienne a livré plus de détails à Reuters, en évoquant le déploiement de 22 membres des forces spéciales russes sur cette base. En revanche, elle n’a pas souhaité préciser la nature de leur mission. L’AFP a recueilli les mêmes informations.

Cependant, Le Caire et Moscou ont démenti ces affirmations. « Il n’y aucun soldat étranger sur le sol égyptien. C’est une question de souveraineté », a fait valoir Tamer al-Rifai, le porte-parole de l’armée égyptienne.

« Il n’y a pas d’unités des forces spéciales russes à Sidi Barrani, en Égypte », a réagi le ministère russe de la Défense. « Ce n’est pas la première fois que de telles affirmations provenant de sources anonymes sont reprises par les médias occidentaux », a-t-il fait observer. Quant au porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, il a déclaré n’avoir aucune information sur la présence de troupes russes en Égypte. Toutefois, il a ajouté que la Russie reste attentive à la stabilisation de la Libye afin que ce pays « ne devienne pas un terrain fertile pour les recrues terroristes ».

Cela étant, dans le très compliqué jeu libyen, où deux, voire trois, gouvernements rivaux se disputent le pouvoir, Moscou ne cache pas son soutien au maréchal Haftar, le chef de l’Armée nationale libre (ANL), laquelle est engagés contre les groupes armés islamistes et jihadistes dans l’est du pays.

Outre la présence présumée de ces forces spéciales venues de Russie, le dirigeant d’une société militaire privée russe, RSB Group, a récemment confirmé avoir envoyé des démineurs dans l’est de la Libye. Mais, selon lui, ces derniers n’ont pas pris part à des combats.

« La Russie essaie d’exercer son influence sur la décision finale pour savoir qui et quelle entité va prendre le contrôle du gouvernement en Libye », a affirmé, la semaine passée, le général Thomas Waldhauser, le chef du commandement américain pour l’Afrique (US AFRICOM), lors d’une audition au Sénat.

Quoi qu’il en soit, les forces du maréchal Haftar auraient réussi, ce 14 mars, à reprendre le contrôle de deux terminaux pétroliers (ceux de Ras Lanouf et d’al-Sedra), tombés au début du mois dans les mains des Brigades de Défense de Benghazi.

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