Le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » revendique sa première attaque au Mali
« Jusqu’à présent, nous avons fait de gros efforts au Nord-Mali dans le but de détruire les GAT [groupes armés terroristes, ndlr] dans cette zone. Nous les avons fortement perturbés et neutralisés en partie. Pendant ce temps, la menace a resurgi dans le centre du pays », confiait le général Xavier de Woillemont, le chef de la Force Barkhane, dans les colonnes du Figaro [du 9 mars].
Effectivement, si les groupes jihadistes continuent de menacer la région de Kidal, celles de Tombouctou et de Gao ont connu près d’une centaine d’attaques en 2016. Et 51 autres ont été menées par les groupes jihadistes dans des secteurs situés plus au sud.
Le 5 mars, 11 soldats maliens ont perdu la vie lors de l’attaque de leur caserne à Boulikessi, dans le centre du Mali, non loin des provinces burkinabè de Soum et de l’Oudalan. Les assaillants auraient en outre mis la main sur une grande quantité de matériels militaires et détruit des véhicules.
Des sources sécuritaires ont très vite soupçonné le groupe jihadiste Ansarul Islam, dirigé par le prédicateur burkinabè Ibrahim Malaam Dicko, d’être à l’origine de cette attaque. Liée à la katiba Macina d’Ansar Dine, cette formation jihadiste avait revendiqué, en décembre 2016, l’assaut du poste militaire de Nassoumbou [Burkina Faso], au cours duquel 12 soldats furent tués.
Mais c’était faire fausse route. Ou presque. En effet, l’attaque de Boulikessi a finalement été revendiquée, auprès de l’agence mauritanienne ANI, par le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulman », une formation nouvellement créée par la fusion d’Ansar Dine, d’al-Mourabitoune et de l’Émirat du Sahara, qui est une branche d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Il s’agit donc du premier message de revendication adressé par ce nouveau groupe, dirigé par le malien (et touareg) Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine.
Quoi qu’il en soit, cette prise en compte de la menace jihadiste dans le centre du Mali va obliger la force Barkhane à s’adapter à un nouvel environnement, plus peuplé qu’au nord, avec des population « travaillées » par les prédicateur radicaux. « Il ne s’agit pas seulement de taper les GAT mais de mener une lutte anti-insurrectionnelle, de gagner les coeurs », a résumé un officier de Barkhane au Figaro.
Photo : Soldats maliens (archives)