Dassault Aviation : L’exportation du Rafale compense la morosité du marché de l’aviation d’affaires

Contrairement aux idées reçues, le chiffre d’affaires de Dassault Aviation a été en grande partie dû, ces dernières années, à l’aviation d’affaires, grâce à sa gamme d’avions Falcon. Ce secteur représente, en moyenne, environ 70% de ses ventes.

Seulement, ce marché de l’aviation d’affaires se trouve dans une zone de turbulence depuis la crise de 2008. Plusieurs raisons peuvent être avancées : les difficultés des pays émergents (Russie, Brésil), des réglementations draconiennes (Chine), incertitudes géopolitiques, problèmes de financement (États-Unis), important stock d’avions d’occasion, etc…

Du coup, Dassault Aviation a du mal à placer ses Falcon. Et pour ne rien arranger, le constructeur français a vu des commandes reportées, voire annulées, notamment à cause du retard pris par Safran Aircraft Engines dans le développement de son moteur SilverCrest, lequel doit équiper le Falcon 5X.

En 2016, 21 avions Falcon ont été commandés (y compris 12 Falcon 5X annulés) contre 25 l’année précédente. Actuellement, le carnet de commandes concernant l’aviation d’affaires s’élève à 3,05 milliards (63 Falcon), soit près de 800 millions de moins par rapport à 2015 (pour 91 Falcon).

Dans le même temps, le carnet de commandes des Rafale a significativement augmenté puisque Dassault Aviation doit livrer 110 avions de combat Rafale, dont 78 à l’exportation (36 pour l’Inde, 24 pour le Qatar et 18 pour l’Égypte).

Au total, le montant du carnet de commandes « défense » dépasse les 16 milliards d’euros, dont 2,8 milliards pour la France, à qui le constructeur doit encore livrer 32 Rafale.

Les difficultés rencontrées dans le secteur civil font que le chiffre d’affaires de Dassault Aviation a reculé de 590 millions d’euros en 2016 pour s’établir à 3,586 milliards d’euros (dont 83% à l’exportation) . L’an passé, 49 Falcon ont été livrés (soit 6 de moins par rapport à 2015) pour 2,342 milliards d’euros, de même que 9 Rafale (6 pour la France et 3 pour l’Égypte) pour 1,244 milliards.

Ce recul du chiffres d’affaire a une incidence sur le résultat opérationnel du constructeur, qui est passé de 361 à 218 millions d’euros.

« Cette baisse est la conséquence d’un effet volume défavorable (baisse du chiffre d’affaires) combinée à une accentuation de la pression concurrentielle sur le marché Falcon. Cela a d’ailleurs conduit le Groupe à prendre des mesures d’adaptation des effectifs, provisionnées à hauteur de 39 M€ à fin 2016 », explique Dassault Aviation, qui a cependant pu compter sur les excellents résultats de Thales, dont il est actionnaire à hauteur de 25,9 % pour maintenir son résultat net.

Cela étant, ce « trou d’air » ne devrait pas durer. Dassault Aviation « prévoit de livrer, en 2017, 45 Falcon et 9 Rafale (1 à la France et 8 à l’Égypte). Le chiffre d’affaires 2017 devrait être supérieur à celui de 2016 compte tenu du chiffre d’affaires Rafale Export », fait valoir l’industriel.

« L’année 2016 a vu la célébration de notre centenaire et a été l’occasion de rappeler l’ADN de notre Société : la passion de l’aéronautique, la dualité civile et militaire, la recherche de l’innovation technologique, la saine gestion afin d’assurer la santé financière de la Société tout en investissant dans l’avenir, l’actionnariat et l’esprit familial, le travail en équipe, la réactivité, la ténacité, sans oublier le facteur chance, symbolisé par le trèfle de notre logo », a résumé Éric Trappier, le Pdg de Dassault Aviation.

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