Le tir de missiles nord-coréens était un « exercice » en vue de frapper les bases américaines au Japon

Dans la nuit du 5 au 6 mars, 3 missiles balistiques nord-coréens (sur 4 lancés) sont tombés dans la zone économique exclusive du Japon. Alors que Tokyo et Séoul ont demandé une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour évoquer cette nouvelle provocation de Pyongyang, le président américain, Donald Trump, a réaffirmé l’engagement « à toute épreuve » des États-Unis aux côtés de leurs alliés japonais et sud-coréen.

Ce n’est pas la première fois que des missiles nord-coréens viennent s’abîmer si près des côtes japonaises. En août 2016, un engin de portée intermédiaire de type Rodong était tombé à 250 km à l’ouest de la péninsule nippone d’Oga. Puis, malgré les protestations et les « fermes condamnations » de la communauté internatinale, trois autres firent de même à peine un mois plus tard.

À l’époque, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap fit valoir que ces tirs nord-coréens avaient pour objectif de « démonter la capacité d’attaque à longue distance du missile Rodong contre les bases militaires américaines installées au Japon et dans les autres pays voisins [dont la Corée du Sud, ndlr] ». Ce qu’a confirmé Pyongyang, après le lancement de ses quatre derniers missiles, via son agence officielle KCNA.

« L’objectif était frapper les bases militaires de l’agresseur impérialiste américain au Japon en cas de besoin », a expliqué cette dernière. Et d’ajouter : « Ces tirs sont la démonstration » que la Corée du Nord est prête « à rayer de la carte les forces ennemies au moyen d’une frappe nucléaire sans merci. » Ce qui a le mérite d’être clair…

En outre, KCNA a précisé que les tirs, effectués par l’unité d’artillerie Hwasong, ont été supervisé par Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen. « Les quatre missiles balistiques lancés simultanément étaient si précis qu’ils ressemblaient à des avions faisant des acrobaties aériennes en formation », aurait-il dit, d’après la même source.

Par ailleurs, ces tirs ont été effectués alors que les forces américaines et sud-coréennes ont entamé, la semaine passées, leurs traditionnelles manoeuvres annuelles. Ce qui, comme tous les ans, donne lieu à des menaces proférées par Pyongyang.

Quoi qu’il en soit, le Pentagone a commencé à installer le système antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) en Corée du Sud, conformément à une décision prise en juillet 2016.

Pour rappel, le système THAAD, opérationnel depuis 2008, intercepte et détruit des missiles balistiques de courte et moyenne portée quand ils sont en phase terminale dans la haute atmosphère.

« Les actions provocatrices de la Corée du Nord, y compris les derniers tirs de multiples missiles, ne font que confirmer la pertinence de notre décision » de déployer le système THAAD sur le territoire sud-coréen, a estimé l’amiral Harry Harris, le chef de l’US PACOM, le commandement militaire américain pour le Pacifique.

Seulement, le déploiement du système THAAD en Corée du Sud suscité l’hostilité de la Chine, par ailleurs proche alliée de Pyongyang. Ainsi, Pékin a fait part de son intention de « prendre résolument les mesures nécessaires pour défendre ses propres intérêts de sécurité. Et le ministère chinois des Affaires étrangères de prévenir : « Les Etats-Unis et la Corée du Sud en subiront toutes les conséquences. »

Pour Pékin, le système THAAD est de nature à remettre en cause l’efficacité de ses forces stratégiques. La Russie est sur la même longueur d’onde. « Un tel développement ne peut que susciter notre inquiétude face au caractère destructeur du système mondial de défense antimissile des États-Unis pour la sécurité internationale », avait fait valoir, en juillet 2016, la diplomatie russe.

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