Une milice islamiste a lancé une offensive en direction du croissant pétrolier libyen

Alors que des initiatives sont en cours (la dernière en date étant celle de la Russie) pour réconcilier, en Libye, le gouvernement d’union nationale (GAN), formé sous l’égide des Nations unies, et celui replié à Bayda (est du pays), soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, un troisième acteur est venu rappeler son existence, le 4 mars, en lançant une offensive en direction du croissant pétrolier libyen.

En effet, selon le colonel Ahmad al-Mismari, le porte-parole de l’Armée nationale libyenne (ANL), commandée par le maréchal Haftar, les Brigades de Défense de Benghazi (BDB), équipées de « tanks modernes et d’un radar pour neutraliser » les menaces aériennes, ont pris le contrôle du port de Ras Lanouf, qui abrite un terminal pétrolier.

Le croissant pétrolier libyen, qui borde le golfe de Syrte, était passé sous le contrôle de l’ANL en septembre 2016. Ce qui permit la reprise des exportations et de porter la production pétrolière à 700.000 barils/jour.

Connues pour avoir abattu un hélicoptère de l’ANL, à bord duquel se trouvaient trois sous-officiers du service action de la DGSE, en juillet dernier, Brigades de Défense de Benghazi, d’obédience islamiste et auxquelles se sont joints des groupuscules jihadistes, ont affirmé soutenir Khalifa Ghweil, l’ancien Premier ministre du gouvernement islamo-conservateur de salut national.

Isolé avec l’arrivée, à Tripoli, en mars 2016, Fayez al-Sarraj, le chef du GAN, Khalifa Ghweil n’a pas pour autant renoncé à toute ambition, les milices qui lui sont restées fidèles ayant été à l’origine de violents combats dans les rue de la capitale libyenne en décembre.

Par ailleurs, une autre milice proche de Khalifa Ghweil, a attaqué, le même jour, le siège de la compagnie nationale libyenne à Tripoli, alors protégé par les troupes du GNA.

En outre, le mois dernier, des groupes armés soutenant Khalifa Ghweil, ont annoncé leur intention de créer une « garde nationale », en défiant l’autorité du GNA. Ce dernier a réagi en les accusant de vouloir « faire entrer Tripoli dans un conflit armé sanguinaire. »

Cela étant, les « tanks modernes » et le « radar » évoqués par le colonel al-Mismari ont de quoi intriguer étant donné que la Libye est soumise à un embargo sur les armes. D’autant plus que les BDB ont subi plusieurs revers militaires ces derniers mois, face justement à l’ANL.

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