Le budget militaire chinois annoncé en hausse « d’environ 7% » en 2017

En 2016, la croissance chinoise est tombée à 6,7%, ce qui en fait son taux le plus faible depuis 25 ans. Et d’après les analystes, il faudrait s’attendre à chiffre similaire pour cette année.

Or, cette progression du PIB, même si elle a de quoi faire rêver les dirigeants européens, reste insuffisante, dans la mesure où elle pourrait attiser les tensions sociales. Aussi, la Chine doit résoudre à reduire son endettement, tout en veillant à ne pas freiner la croissance son PIB.

Ce ralentissement économique a évidemment des conséquences sur les dépenses militaires chinoises, du moins celles officiellement reconnues par Pékin. Depuis les années 2000, ces dernières ont généralement connu une progression à deux chiffres, ce qui a fait que leur niveau a été multiplié par 10 en 15 ans. Or, ce n’est plus le cas depuis 2016, où le budget de l’Armée populaire de libération (APL) fut annoncé en hausse de 7,6%, pour être porté à 132 milliards d’euros.

Et pour 2017, la tendance sera identique. Selon Fu Ying, la porte-parole de l’Assemblée nationale populaire (ANP), qui se réunit pour une session de 10 jours, le budget de l’APL devrait augmenter « d’environ 7% », pour être porté à un peu plus de 140 milliards d’euros. Cependant, il est estimé que les dépenses militaires chinoises sont en réalité encore plus élevées.

Cette progression continue du budget militaire chinois a jusqu’à présent permis à l’APL de renforcer et de moderniser significativement ses capacités, au point de rivaliser, dans certains segments, avec les armées occidentales.

Par exemple, la Chine développe deux types d’avions dits de 5e génération (J-20 et J-31) ainsi que des drones, construit un second porte-avions et cherche même à mettre au point une arme hypersonique (Wu-14). Elle a en outre accompli des progrès notable dans d’autres domaines, en particulier dans celui des forces navales.

Qui plus est, cet effort en matière de défense fait que, désormais, la Chine est devenue l’un des principaux exportateurs mondiaux d’armements, avec une part de marché évalué à 6,2% au cours de la période 2012-2016.

Cela étant, ce renforcement militaire chinois inquiète les pays de la région Asie-Pacifique étant donné que Pékin a plusieurs contentieux territoriaux, en particulier en mer de Chine méridionale. Là, l’APL y aménage des récifs à des fins militaires, ce qui fait craindre aux États ayant des revendications dans cette zone d’être mis devant le fait accompli.

Interrogée sur ce point, Mme Fu a écarté toute critique. « Ces 10 dernières années ont eu lieu de nombreux conflits et de guerres dans le monde, qui ont entraîné d’innombrables morts et blessés (…) Lesquels ont été le fait de la Chine? », a-t-elle demandé. Et d’ajouter : « La Chine n’a jamais nui à aucun pays ». En outre, a-t-elle poursuivi, « nous devons avoir la capacité de défendre notre souveraineté (…) et nous prémunir contre les ingérences extérieures, » c’est à dire les incursions de navires et d’avions américains en mer de Chine méridionale, considérée dans sa quasi-totalité par Pékin comme étant sienne.

Mais comme l’a dit Sun Tzu, « on se défend lorsqu’on dispose de moyens suffisants; on attaque lorsqu’on dispose de moyens plus que suffisants. »

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