Tirs de semonce du B2M « D’Entrecasteaux » pour interpeller des pêcheurs illégaux
Dans le cadre de l’opération UATIO, les Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) arraisonnent régulièrement des embarcations vietnamiennes qui viennent pêcher en toute illégalité dans les eaux néo-calédoniennes. Seulement, les moyens de la Marine nationale y sont parfois limités, ce qui a donné lieu, par exemple, à un épisode rocambolesque en janvier dernier.
En effet, deux des trois « blue boats » vietnamiens interceptés plus tôt et conduits à Nouméa par le patrouilleur P400 « La Moqueuse » et le Bâtiment multimissions (B2M) « D’Entrecasteaux », réussirent à se faire la malle… Et il fut impossible de les rattraper : les deux navires de la Marine nationale étant théoriquement en mesure de le faire (c’est à dire qui n’étaient pas en arrêt technique) ayant été immobilisés à cause d’avaries. Mais l’on assura à l’époque que la Royal Australian Navy (RAN) se chargerait de traquer les embarcations en question.
Seulement, quinze jours plus tard, lors d’un vol de l’avion de surveillance maritime Guardian, l’une d’elles fut à nouveau repérée parmi une flottille de trois « blue boats », pêchant illégalement dans le secteur des îles Chesterfield, situées à plus de 350 nautiques au nord-ouest de Nouméa.
Réparé, le B2M « D’Entrecasteaux » fut donc dépêché dans ce secteur, grâce au concours d’un avion de transport Casa CN-235 de l’armée de l’Air. Mais sur les trois « blue boats », deux réussirent à s’échapper, dont celui qui avait prit la tangente à Nouméa…
Devant le refus d’obtempérer de l’équipage de l’embarcation qu’il devait contrôler en envoyant son équipe de fusiliers-marins, le D’Entrecasteaux a été contraint de faire des tirs de semonce avec l’une de ses deux mitrailleuses de 12,7 mm. Visiblement, cet armement, aussi léger qu’il puisse paraître, aura été suffisant pour rendre le capitaine du blue boat à la raison.
Finalement, la fouille de l’embarcation permit de saisir 19 fûts d’holothuries [concombre de mer, ndlr] et 94 fûts de gasoil. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Leur blue boat étant tombé en panne moteur alors que la mer était agitée, les 17 membres de l’équipage vietnamien furent transférés à bord du D’Entrecasteaux. Et leur ancien navire sombra le lendemain matin. De quoi leur enlever tout espoir de faire un coup similaire à celui réussi par leurs homologues…
Désormais, le capitaine du bateau de pêche vietnamien doit comparaître devant le tribunal de Nouméa le 1er mars prochain. Quant aux membres de l’équipage, ils ont été pris en charge par la police aux frontières, avant d’être renvoyés au Vietnam.