Centrafrique : Nouvelle action musclée de la mission des Nations unies à Bambari

Cela fait plusieurs semaines que trois anciennes factions de l’ex-coalition rebelle de la Séléka s’affrontent, au prix de combat parfois violents, pour s’assurer du contrôle de la ville stratégique de Bangari, située au centre de la République centrafricaine.

D’un côté, l’on trouve le Front populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC), dirigé par le chef de guerre Noureddine Adam et allié Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC) d’Al Katim. De l’autre, il y a le groupe « Unité du peuple centrafricain » (UPC) qui, commandé par le « général » Ali Darass, tient la ville de Bambari, où il a mis en place une administration parallèle.

Pour éviter de nouvelles exactions à Bambari, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilité de la République centrafricaine (MINUSCA) a fixé une ligne rouge qui, passant par la localité d’Ippy, est censée dissuader les combattants du FRPC et du MPC de progresser en direction de Bambari.

C’est ainsi que, à la mi-février, une colonne du FRPC a été stoppée par l’intervention d’un hélicoptère d’attaque Mil Mi-35 du contingent sénégalais de la MINUSCA. Le groupe armé y a même perdu le général Joseph Zoundéko, l’un de ses chefs militaires les plus en vue.

Depuis, la Mission des Nations unies a renforcé sa présence dans la zone en y envoyant l’unité de réaction rapide portugaise ainsi que des forces spéciales bangladaises, et obtenu le départ d’Ali Darass de Bambari. « C’est une mesure pour protéger la population civile, pour éviter une guerre dans la seconde ville de la République Centrafricaine. L’objectif c’est aussi de faire de Bambari une zone sans groupes armés et d’y rétablir la présence de l’État », avait expliqué, le 22 février, Vladimir Monteiro, le porte-parole de la mission des Nations unies.

Pour autant, les hommes de Nouredine Adam n’ont pas renoncé à leur objectif. Ce qui a contraint la MINUSCA à intervenir à nouveau pour arrêter une colonne du FPRC à seulement 5 km de Bambari.

« Une quarantaine d’éléments de la coalition dirigée par le Front populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC), lourdement armés avec des [fusils d’assaut] AK47 et des RPG [lance-roquettes, ndlr], ont été localisés dimanche matin à quelques kilomètres au nord de la ville de Bambari », a fait savoir la Minusca, via un communiqué diffusé le 26 février.

Et d’ajouter : « La Minusca est intervenue entre 08h00 et 10h00 (07h00 et 09h00 GMT) pour stopper la progression offensive de la coalition. Le bilan de cette opération aérienne n’est pas encore connu. »

Dans son communiqué, la MINUSCA rappelle que « Bambari a été déclarée ‘ville sans groupes armés’ suite au départ du chef de l’UPC et d’autres chefs de groupes armés tels que Gaétan et Tarzan » et souligne qu’un « déploiement conjoint décidé par les autorités légitimes centrafricaines est en cours afin d’établir l’autorité de l’État à Bambari. »

Aussi, a-t-elle continué, « il ne saurait donc y être toléré toute autre force que celle voulue par l’État centrafricain » et, par conséquent, « la présence des éléments de la coalition du FPRC à Bambari constituerait une violation flagrante du droit national et international. »

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