Les Émirats arabes unis seraient intéressés par l’avion de combat russe Su-35 « Flanker-E »

Cela fait un moment que les industriels russes de l’armement tentent de décrocher des contrats aux Émirats arabes unis, qui restent une « chasse gardée » de leurs homologues américains et français. Ainsi, en 2013, le conglomérat Rostec, qui fédére une bonne douzaine de holdings du secteur de la défense, avait signé un protocole d’accord avec le groupe émirati Tawazun en vue d’établir une coopération technologique dans les domaines civils et militaires.

Mais ce qui intéresse la partie russe est la modernisation de la force aérienne émiratie, laquelle met actuellement en oeuvre des F-16 américains et des Mirage 2000-9 français. Ce dossier traîne depuis maintenant plusieurs années, avec des épisodes assez rocambolesques, notamment lors des négociations avec Paris pour la commande éventuelle de 60 Rafale.

Dans cette affaire, on a quasiment tout connu : l’arrêt brusque des discussions à cause d’impairs diplomatiques, la mise sur la table de questions concernant les compagnies aériennes Emirates et Etihad, des exigences particulières au sujet des Rafale susceptibles d’être commandés (notamment au niveau de la puissance des moteurs) ou encore l’annonce, par Abu Dhabi, d’un intérêt pour l’Eurofighter Typhoon. Et l’on ne parle pas des manoeuvres de Boeing et de Lockheed-Martin comme l’on ne compte plus les fois où la signature d’un contrat était donnée comme imminente.

Dans ce jeu-là, les industriels russes estiment qu’ils ont aussi leur carte à jouer. Notamment en proposant l’avion de combat polyvalent Su-35 « Flanker-E », la toute dernière version du Su-27 que l’on a pu voir à l’oeuvre en Syrie. En novembre 2015, Sergueï Tchemezov, le patron de Rostec, avait annoncé que la Russie et les Émirats arabes unis avaient entamé des discussions en vu de signer une commande portant sur la livraison d’une nombre indéterminé d’exemplaires de cet appareil. Le site Sputnik s’en était fait largement l’écho.

Seulement, plus d’un ans plus tard, les Émirats n’ont toujours pas commandé de Su-35 (ni de Rafale d’ailleurs)… Cela étant, le 20 février, à l’occasion du salon de l’armement IDEX 2017, Rostec a de nouveau évoqué le sujet, en parlant de « l’intérêt » d’Abu Dhabi pour cet appareil.

Du moins est-ce le cas pour la version anglaise du communiqué diffusé par le conglomérat. Car, pour celle publiée en russe, il est affirmé que les Émirats ont « signé une intention d’achat » du Su-35.

Mais ce n’est pas tout. Toujours selon Rostec, Abu Dhabi a aussi signé un protocole d’accord pour le développement conjoint d’un avion de combat dit de 5e génération, lequel serait basé sur le MiG-29 « Fulcrum ». D’après M. Tchemezov, la production de cet appareil se ferait aux Émirats arabes unis. Et, pour lui, il pourrait séduire d’autres forces aériennes de la région. Ce qui, étant donné les liens entre Moscou et Téhéran, paraît très optimiste.

Pour rappel, la Russie et l’Inde développent conjointement (et non sans mal) un autre avion de combat dit de 5e génération, à savoir le Sukhoï T-50 (ou PAK FA). Ces appareils devraient entrer en service au sein des Forces aérospatiales russes à partir de 2018.

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