Berlin décide une hausse de ses effectifs militaires plus importante que prévu

En mai 2016, Ursula von der Leyen, la ministre allemande de la Défense, avait annoncé une hausse relativement importante des effectifs de la Bundeswehr [armée allemande, ndlr], avec le recrutement de 14.300 soldats et de 4.400 personnels civils supplémentaires. Il s’agissait alors de permettre à Berlin de remplir ses « obligations internationales », revues à la hausse depuis la publication d’un Livre blanc sur la défense, l’été dernier. Une première depuis la fin de la Guerre froide.

En effet, la Bundeswehr est engagée au Mali, en particulier au sein de la Mission des Nations unies (MINUSMA) ainsi qu’en Afghanistan, où elle a maintenu un contingent important dans le cadre de la mission Resolute Support, de l’Otan.

En outre, l’Allemagne participe également à la coalition anti-jihadiste avec 6 Tornado ECR basés en Turquie et aux mesures de réassurance prises par l’Alliance atlantique au bénéfice de la Pologne et des États baltes, en étant « nation-cadre » d’un bataillon multinational déployé en Lituanie et en fournissant des unités à la future force de réaction très rapide de l’Otan (Very High Readiness Joint Task Force – VJTF).

Seulement, la hausse annoncées au printemps 2016, qui devait porter les effectifs de la Bundeswehr à 192.500 personnels, est encore insuffisante. Le 21 février, le ministère allemand de la Défense a en effet annoncé son intention de recruter 5.000 soldats et 1.000 civils de plus au cours des 7 prochaines années.

« La Bundeswehr est sollicitée comme jamais auparavant. […] Nous faisons tout pour combler les manques, y compris en ce qui concerne le matériel », a fait valoir Mme von der Leyen, qui, outre les opérations extérieures en cours, a également cité la nécessité de répondre à des besoins nouveaux, notamment en matière de cyberdéfense.

Au total, la Bundeswehr, qui comptait 585.000 personnels au lendemain de la réunification, devrait disposer de près de 198.000 militaires et de 61.000 civils en 2024. Après la suspension de la conscription, ses effectifs avaient été portés à 178.000 soldats (168.000 professionnels et 10.000 volontaires).

Cela étant, le recrutement de ces nouveaux personnels ne sera pas facile, en raison de la concurrence du secteur privé (en particulier pour tout ce qui a trait au cyber), du faible taux de chômage chez les jeunes allemands, pas toujours prêts à se plier aux exigences de la vie militaire, et de la démographie allemande.

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