M. Trump envisage une « grosse commande » d’avions F/A-18 XT

Pendant la période de transition ayant précédé son entrée à la Maison Blanche, Donald Trump s’en était pris au programme d’avion de combat dit de 5e génération F-35 Lightning II en critiquant ses coûts beaucoup trop élevés, allant jusqu’à les estimer « hors de contrôle ». Et il avait demandé à Boeing de soumettre une alternative, basée sur le F/A-18 Super Hornet.

Régulièrement critiqué par le Government Accountability Office (GAO, sorte de Cour des comptes) ou encore par le bureau des tests opérationnels et de l’évaluation (DOT&E), ce programme, qui vise à développer trois versions d’un même appareil pour répondre aux besoins de l’US Air Force, de l’US Marine Corps, de l’US Navy, a connu des problèmes techniques qui ont engendré des retards et des surcoûts.

Pour autant, Lockheed-Martin, qui conduit ce programme lancé en 2001, répond que les coûts de cet avion baisseront au fil du temps. Le fait est. Le 3 février, le F-35 Joint Program Office (JPO) a annoncé avoir obtenu un accord de principe avec l’industriel pour la livraison de 90 F-35 pour 8,5 milliards de dollars. Ainsi, le coût d’un F-35A [version classique] a baissé de 7,3% pour passer sous le seuil des 100 millions de dollars. Celui du F-35B [à décollage court et à atterrissage vertical] a diminué de 6,7% pour s’établir à 112,8 millions de dollars. Même chose pour le F-35C [version navale], dont le prix unitaire a été ramené à 121,8 millions de dollars.

Cela étant, le coût d’un F-35C reste quand même élevé. Cela s’explique en partie par les problèmes rencontrés lors du développement de cette version, notamment au niveau de la crosse d’appontage, laquelle avait été placée trop près du train d’atterrissage…

Suite aux propos tenus par M. Trump en décembre, ainsi qu’à la diffusion d’un rapport du Bureau du Budget du Congrès américain (CBO), selon lequel il serait judicieux d’en rester aux 260 F-35 commandés pour acquérir, à la place, des avions éprouvés mais modernisés, le secrétaire américain à la Défense, l’ex-général James Mattis, a lancé une étude comparative entre l’appareil de Lockheed-Martin et le F/A-18 XT, également appelé « Avanced Super Hornet ».

Ce dernier, développé par Boeing sur la base du F/A-18 Super Hornet, a effectué son premier vol en 2013. Depuis, son constructeur assure que ses capacités ont encore été améliorées, notamment pour ce qui concerne la fusion des données (que certains estiment plus importante que la furtivité). En outre, sa signature radar serait réduite de 50% par rapport à son aîné. Et il disposerait d’une autonomie accrue (+ 130 nautiques), de moteurs améliorés et d’une avionique des plus modernes. Bref, cet appareil ne manquerait donc pas d’atouts…

Cependant, sans attendre les résultats de l’étude commandée par le chef du Pentagone, le président Trump a évoqué une « grosse commande » de F/A-18 lors de la visite de l’usine de Boeing implantée à Charleston [Caroline du Sud].

« Nous sommes en train de sérieusement considérer une grosse commande » de F/A-18, a en effet déclaré M. Trump, le 17 février. « On verra bien comment… vous savez, Dennis [Muilenburg, le PDG de Boeing, ndrl] est un négociateur très, très dur, mais je pense que nous pouvons y arriver », a-t-il ajouté.

En outre, les observateurs n’ont pas manqué de remarquer que, pendant la visite de l’usine, Reince Priebus, le chef de cabinet de M. Trump, tenait une brochure concernant le F/A-18 XT…

A priori, l’idée de l’administration Trump serait d’annuler la commande de la version navale du F-35C (l’US Navy en attend pourtant 260 exemplaires) au bénéfice du F/A-18 XT de Boeing.

D’après la presse américaine, le locataire de la Maison Blanche a également affirmé qu’il était près à commander davantage de F/A-18 si les coûts du F-35 ne continuaient pas à baisser.

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