L’aviation française a passé le cap des 6.000 sorties aériennes en Irak et en Syrie

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Dans son compte-rendu hebdomadaire des opérations, l’État-major des armées (EMA) a livré un bref bilan des missions menées par la force Chammal depuis le 19 septembre 2014.

Ainsi, l’on apprend que la 6.000e sortie de l’aviation française a été effectuée le 5 février par des Rafale. Ces derniers ont bombardé des caches d’armes de l’État islamique (EI ou Daesh) situées dans la région d’al-Qaim, dans la province d’al-Anbar, non loin de la frontière avec la Syrie. Depuis ce raid, 16 autres missions ont été menées.

Au total, entre le 1er et le 9 février, les Rafale de l’armée de l’Air et l’avion de patrouille maritime de la Marine nationale ont assuré 33 sorties, dont 28 de reconnaissance armée ou d’appui au sol et 5 de recueil de renseignement. Et trois frappes ont permis la destruction de 5 positions de Daesh.

En outre, l’EMA insiste sur l’intensification de l’engagement des forces françaises à partir du 17 octobre 2016. Cette date correspond au lancement de l’offensive visant à chasser Daesh de Mossoul. Et elle coïncide aussi avec le déploiement du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée orientale. Ce dernier a quitté le théâtre des opérations en décembre 2016.

Or, du 17 octobre à aujoyurd’hui (soit en en trois mois et demi), l’état-major précise qu’ il y a eu 235 frappes françaises, ce qui correspond à 21% du nombre de « frappes » effectuées « depuis le début » de l’opération Chammal.

Pourtant, le contre-amiral Olivier Lebas, le commandant du groupe aéronaval, avait expliqué, en décembre, que « le passage aux combats urbains, notamment pour la reprise de Mossoul en Irak, limit(ait) le recours aux frappes aériennes en raison des risques de pertes civiles ». Il avait aussi souligné qu’il n’y avait pas « un lien direct entre le nombre de frappes et l’efficacité sur le théâtre ». Et d’asséner : « Moi je ne fais pas la guerre avec une calculette! ».

Quoi qu’il en soit, toujours selon les chiffres donnés par l’EMA, les chasseurs-bombardiers français ont effectué 1.121 frappes depuis septembre 2014, pour « 1.837 objectifs neutralisés ». Soit, avance-t-il, 10,13% du total des frappes de la coalition… en Irak. D’après les données fournies par l’opération Inherent Resolve, la coalition a réalisé pluq de 18.000 frappes. Mais ce total prend en compte celles qui ont été menées en Syrie.

Rien que pour l’armée de l’Air, qui compte en permanence 14 Rafale dans le dispositif « Chammal », cette opération est intense, comme l’a récemment souligné son chef d’état-major, le général André Lanata.

« Ce qui fait l’intensité, c’est d’abord la durée. La Guerre du Golfe (de 1991), en six mois c’était réglé. Le Kosovo cela a duré quatre mois, la Libye six. L’intensité c’est aussi le nombre de munitions que nous tirons, le nombre d’heures de vol consommées. Plus de 1.800 bombes ont été tirées par nos avions de chasse depuis la Jordanie et les Emirats arabes unis, soit deux fois plus qu’en Libye en 2011 et quatre fois fois plus que les opérations Serval et Barkhane au Sahel », a fait valoir le CEMAA, lors d’un entretien accordé, fin janvier, à l’AFP.

Quant aux 4 CAESAR (Camions équipés d’un système d’artillerie) de la Task Force Wagram, désormais déployée au sud et au nord de Mossoul, ils ont déjà fait feu à 343 reprises. Son action a consisté à appuyer les Forces de sécurité irakiennes ( FSI) « sur l’avant lors de la montée vers Mossoul », à protéger « les points d’appui coalisés comme la base de Q-West » et à « casser les contre-attaques » de Daesh.

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