La Tunisie a reçu ses 6 premiers hélicoptères d’attaque OH-58D Kiowa

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Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a eu l’occasion de faire part, à plusieurs reprises, de sa préoccupation au sujet de la Tunisie. Et cela pour plusieurs raisons.

La première est que ce pays, déjà frappé par plusieurs attentats meurtriers revendiqués par l’État islamique, compte des milliers de ressortissants dans les rangs jihadistes. La seconde est sa proximité avec la Libye, en proie à l’instabilité. Et une troisième concerne ses capacités militaires, insuffisantes pour faire face au terrorisme, comme l’ont montré les accrochages avec la Phalange Okba Ibn Nafaa, un groupe armé lié à al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dans la région du mont Chaambi

« Je suis très préoccupé par la frontière tunisienne et par la Tunisie de manière générale. Le gouvernement fait des efforts importants pour renforcer la sécurité. Le problème est que l’ancienne dictature tunisienne s’était méfiée de l’armée qui était donc très faible jusqu’en 2011 et doit encore se moderniser. Or, l’EI, c’est du terrorisme militarisé », avait en effet expliqué M. Le Drian, dans un entretien accordé en janvier au Journal du Dimanche.

La situation tunisienne n’inquiète pas seulement la France. Les États-Unis sont également préoccupés. Et cela s’est traduit, en 2015, par une coopération militaire renforcée, Washington ayant donné à la Tunisie le statut « d’allié majeur non-membre de l’Otan ». Depuis, les forces armées tunisiennes ont ainsi reçu, au titre de l’aide américaine, des véhicules Humvee (High mobility multipurpose wheeled vehicle), des avions Maule et des patrouilleurs.

En outre, en mai 2016, Tunis a fait part de son intention de se procurer, pour 100 millions de dollars, 24 hélicoptères d’attaque OH-58D Kiowa auprès des États-Unis. Et, près de 8 mois plus tard, les 6 premiers exemplaires ont été livrés à la base militaire de Gabès. Cette information a été confirmée par le gouvernement tunisien.

Ces hélicoptères vont renforcer « les capacités de reconnaissance et d’attaque (de l’armée tunisienne) dans la guerre contre le terrorisme », ont en effet indiqué les autorités tunisiennes, via un communiqué. Les autres appareils devraient livrés en mars prochain.

Appartenant à une version modernisée d’un appareil de conception ancienne, les OH-68D « Kiowa » fournis à la Tunisie ont été prélevés sur les 300 exemplaires récemment retirés du service par l’US Army. Les hélicoptères tunisiens sont armés d’une mitrailleuse, d’une nacelle de roquettes de type APKWS (BAE Systems) et de missiles air-sol AGM-114 « Hellfire ». En outre, ils disposent d’un système de guerre électronique, avec notamment un avertisseur d’alerte missile.

Ces appareils sont « équipés pour fonctionner nuit et jour » pour être « utilisés pour la « reconnaissance, la sécurisation, le soutien aérien, la surveillance et la détermination de cibles mobiles et fixes », a fait valoir un responsable tunisien auprès de l’AFP. Ils pourront « détruire les cibles avec une grande précision », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, la Tunisie a également commandé, toujours auprès des États-Unis, 12 hélicoptères de transport UH-60 Black Hawk, pour 700 millions de dollars y compris, les pièces de rechange, la formation et le soutien logistique. Les premiers exemplaires doivent être livrés en 2017 (au plus tôt), voire en 2018.

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