L’armée de Terre met en avant l’entraînement des soldats attaqués au Louvre

Dans l’ensemble, les responsables politiques ont loué le sang-froid et le professionnalisme des militaires du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes (RCP) qui, alors qu’ils patrouillaient au titre de l’opération Sentinelle au Carousel du Louvre, le 3 février, ont neutralisé un individu qui venait de les attaquer à la machette en criant « Allah Akbar ».

Dans la soirée, le procureur de la République de Paris, François Molins, a livré les détails de cette attaque. Ainsi, l’individu s’est précipité sur les parachutistes, avec une machette dans chaque main. Il a d’abord réussi à frapper et à blesser au cuir chevelu un premier militaire « qui le repoussait » avant de tenter de porter un coup à un second, tombé au sol.

« Ce militaire l’a repoussé à coups de pied. L’auteur s’est alors dirigé à nouveau vers le militaire au sol, qui a tiré une première fois vers la partie basse de l’abdomen, ce qui ne l’a pas arrêté », a raconté M. Molins. C’est alors qu’il a à nouveau fait feu à trois reprises, blessant sérieusement l’agresseur, au point que son pronostic vital était encore « très engagé » au moment de la conférence de presse donnée par le procureur.

« Les militaires ont scrupuleusement respecté la doctrine d’emploi des armes », a tenu à souligner François Molins. L’attaque a « été gérée par un emploi gradué de la force », a, de son côté, fait valoir Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, qui n’a pas manqué de saluer  »
« le sang-froid, le courage et le professionnalisme » des parachutistes attaqués.

Et, en effet, quand on songe à la présence de nombreux touristes au moment des faits, l’on peut se dire que le pire a été évité. Aussi, l’armée de Terre a évoqué cette attaque en mettant en avant la « pertinence et l’adaptation de la préparation opérationnelle » des militaires engagés dans l’opération Sentinelle. Préparation, a-t-elle insisté, « qui permet à tout soldat […] de faire face à des actes de grande violence en maîtrisant totalement et en graduant l’emploi de la force. »

Ainsi, explique l’armée de Terre, les militaires du 1er RCP qui ont neutralisé leur agresseur ont, comme tous leurs camarades, « bénéficié avant leur projection d’une mise en condition finale (MCF) adaptée à leur engagement. » Fin janvier, leur compagnie a « parfait sa formation à base de tir, de remise à niveau en secourisme au combat, d’instruction aux ‘techniques d’intervention opérationnelle rapprochée’ (TIOR) et de rappel des règles d’emploi de la force et de la légitime défense. »

Cette préparation spécifique à l’opération Sentinelle « répond aux différentes situations auxquelles peuvent être confrontés nos soldats déployés ». Et d’ajouter : « Lors de mises en situation, la bonne connaissance et la mise en œuvre des règles d’engagement sont vérifiées. Nos soldats s’entrainent sur la base de scénarios extrêmement réalistes, à mettre en œuvre la légitime défense. »

Cela étant, s’agissant d’Abdallah E-H, l’individu neutralisé par la patrouille du 1er RCP au Louvre, le procureur de Paris a donné quelques détails, qui restent encore à être confirmés. D’après les éléments disponibles, obtenus grâce à l’examen de son téléphone portable, il s’agirait d’un ressortissant égyptien de 29 ans mais résidant aux Émirats arabes unis. Il serait en France le 26 janvier, en provenance de Dubaï, après avoir obtenu un visa touristique en octobre.

À Paris, il a loué une appartement dans le 8e arrondissement, non loin des Champs-Elysées, ce qui indique qu’il n’était pas dénué de moyens financiers. D’ailleurs, lors de la perquisition de son domicile, 1.000 euros en liquide ainsi qu’une tablette iPad et des visas pour l’Arabie Saoudite et la Turquie ont été retrouvés.