Les élèves-pilotes de chasse belges ne seront plus formés en France mais aux États-Unis

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En 2004, et suite à l’initiative « Advanced Jet Training School », la France et la Belgique décidèrent de mutualiser la formation de leurs pilotes de chasse. Et le fait que les deux pays mettent en oeuvre le même type d’avion d’entraînement, l’Alphajet, facilita évidemment ce projet.

Ainsi, les futurs pilotes de combat belges, comme leurs homologues français, suivirent une formation à l’École de l’aviation de chasse (EAC) de Tours, avant de prendre la direction de la base aérienne de Cazaux afin de continuer leur cursus au sein de l’École de transition opérationnelle (ETO)/8th Wing.

Mais ce parcours posa quelques problèmes, dans la mesure où, au moment d’intégrer l’école de chasse de Tours, les élèves pilotes belges n’avaient pas le même niveau que leurs homologues français, ces derniers ayant bénéficié de davantage d’heures de vol lors de la phase initiale de leur formation.

Aussi, en 2013, l’état-major belge décida une refonte du cursus de ses élèves-pilotes, en les envoyant directement à Cazaux après leur formation initiale assurée à Bauvechain, sur Siai Marchetti SF-260.

« Ce changement d’organisation ne remet pas en question la collaboration franco-belge, puisque la phase de formation existant aujourd’hui à Cazaux sur Alphajet belge restera commune », assurait, à l’époque, la Défense belge.

Seulement, cette coopération prendra fin en 2019, avec le retrait du service des Alphajet belges, pourtant modernisés. Et comme Bruxelles n’a pas les moyens de les remplacer, les élèves-pilotes iront faire leur formation aux États-Unis, précisément sur la base aérienne de Sheppard (Wichita Falls, Texas), où sont installés l’Euro-NATO Joint Jet Pilot Training (ENJJPT) et le 80th Flying Training Wing.

Le chef de la composante « Air » de la Défense belge, le général Frédéric Vansina, a expliqué, auprès de l’agence Belga, qu’il a été décidé de recourir à une « formule éprouvée » pour une « période intérimaire. »

Et cela, alors que la Belgique doit lancer un appel d’offres pour acquérir 34 nouveaux avions de combat afin de remplacer ses F-16. Pour rappel, 5 constructeurs sont en lice : Dassault Aviation (Rafale F3+), Boeing (F/A-18 Super Hornet), Lockheed-Martin (F-35A), Eurofighter (Typhoon) et Saab (Gripen E/F).

Cela étant, selon le général Vansina, « ce choix d’une filière de formation ne préjuge en rien de celui du prochain avion de combat. » Reste que le lancement de l’appel d’offres belge se fait toujours attendre, alors qu’il y a urgence. « Le premier F-16 sera au sol en 2023 », a en effet prévenu le chef de la composante « Air ».

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