Les États-Unis ont livré des véhicules blindés aux groupes arabes des Forces démocratiques syriennes

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En 2015, le programme américain Train & Equip s’était soldé par un fiasco retentissant. Financé à hauteur de 500 millions de dollars, il devait en effet permettre de former et d’équiper 5.400 rebelles syriens modérés. Or, en juillet de cette année-là, la première unité des New Syrian forces [Nouvelles forces syriennes] ainsi formée fut rapidement mise hors de combat par le Front al-Nosra (devenu, depuis, Front Fatah al-Cham). Et, quelques semaines plus tard, la seconde, forte de seulement 70 combattants, ne trouva rien de mieux à faire de que de remettre une partie de ses armements et de ses véhicules aux jihadistes.

Du coup, le Pentagone changea son fusil d’épaule et décida de ne livrer des armes et des équipements militaires qu’à des organisations rebelles triées sur le volet et engagées en première ligne face à l’État islamique (EI ou Daesh), comme les groupes arabes formant, avec les milices syriennes kurdes (YPG) les Forces démocratiques syriennes (FDS), quitte à fâcher Ankara.

En novembre, et après avoir chassé l’EI de Manbij, une localité également convoitée par la Turquie, les FDS, avec l’appui de forces spéciales occidentales et l’aviation de la coaliton, ont lancé une offensive en direction de Raqqa, le bastion syrien des jihadistes. Et, depuis, les opérations ne semblent guère avancer. D’où une aide supplémentaire de la part de Washington.

Ainsi, dans le cadre des autorisations « existantes », c’est à dire données par l’administration Obama et non par celle du président Trump, le Pentagone a livré, pour la première fois, des véhicules blindés à la « composante arabe » des FDS. Certaines sources parlent de 200 exemplaires, ce qui n’a pas pu être confirmé. Tout comme d’ailleurs le type des modèles livrés.

Des photographies supposées montrer les véhicules en question ont été diffusées via les réseaux sociaux. Et l’on y voit des véhicules « Guardian », qui, commecialisés par le groupe « International Armored Group », ne sont pas des SUV comme certaines dépêches l’ont avancé. Le directeur de la filiale turque de ce dernier a dit, rapporte le journal pro-gouvernemental Daily Sabah, que ces clichés étaient en cours d’examen afin d’en établir la véracité. Et d’ajouter que son entreprise « ne vend aucun de ses produits dans le monde entier sans autorisation.

La décision de livrer ces véhicules a été prise « par les commandants militaires », après avoir été dans les « tuyaux » pendant un certain temps, a précisé le colonel John Dorrian, le porte-parole de l’opération Inherent Resolve [nom de la coalition, ndlr]. Elle vise « à protéger les combattants arabes des FDS contre la menace des engins explosifs improvisés de l’EI », a-t-il ajouté.

« Dans le passé, nous recevions des armes, des munitions. Avec les blindés, nous entrons dans une nouvelle phase », a commenté Talal Sello, un porte-parole des FDS. Selon ce dernier, d’autres livraisons sont attendues prochainement. « Il y a eu des rencontres entre les FDS et des représentants de la nouvelle administration et ils nous ont promis plus de soutien, notamment pour la bataille de Raqqa », a-t-il en effet indiqué.

Pour rappel, le président Trump a demandé aux responsables militaires américains de lui soumettre, d’ici la fin février, un plan pour « vaincre » l’EI.

En attendant, le capitaine de vaisseau James Davis, un porte-parole du Pentagone, a souligné que la politique américaine à l’égard des FDS n’avait pas changé. « Nous continuons d’armer la composante arabe des Forces démocratiques syriennes », a-t-il dit.

Photo : Twitter

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