Environ 40 militaires turcs affectés à l’Otan ont demandé l’asile en Allemagne

Voilà une affaire qui risque de ne pas améliorer les relations entre Berlin et Ankara, déjà tendues à cause du dossier des migrants, de la question du génocide arménien et de l’attitude des autorités turques après le coup d’État manqué du 15 juillet 2016.

Dans la foulée de cette tentative de putsch, attribuée par Ankara prédicateur musulman Fethullah Gülen, qui, bien que réfugié aux États-Unis, est à la tête d’un mouvement puissant en Turquie, des dizaines de milliers de fonctionnaires ont été limogés. Et l’armée est bien évidemment concernée par cette purge.

Ainsi, en octobre dernier, l’on apprenait qu’environ 400 militaires turcs affectés auprès de l’Otan, révoqués par Ankara, avaient reçu l’ordre de rentrer au pays « sous trois jours ». Et, pour la plupart, ils ont été limogés, voire arrêtés, dès leur retour en Turquie.

Seulement, tous n’ont pas obéi aux injonctions d’Ankara. Et une quarantaine d’entre eux ont demandé l’asile en Allemagne, où l’Otan compte plusieurs bases et centres de commandement.

« Environ 40 militaires turcs, de haut rang pour la plupart et qui stationnaient dans des bases de l’Otan, ont fait une demande d’asile en Allemagne », ont affirmé, dans un article commun, l’hebdomadaire Der Spiegel et la chaîne de télévision ARD.

L’un de ses militaires, qui prétend n’avoir aucun lien avec les putschistes de juillet, a dit craindre « être emprisonné et peut-être même torturé » s’il retournait en Turquie.

Pour autant, ces demandes d’asile déposées par ces militaires turcs ne bénéficieront pas d’un traitement particulier. En effet, le ministère allemand de l’Intérieur et l’Office pour les migrants et réfugiés ont expliqué qu’elles seraient étudiées « comme n’importe quelle autre procédure d’asile ».

Cette question sera probablement abordée à l’occasion du déplacement que doit faire la chancelière allemande, Angela Merkel, en Turquie, le 2 février prochain. Et à en juger par le regain de tension entre Ankara et Athènes après la décision de la cour de cassation grecque de refuser l’extradition de 8 militaires turcs qui avaient fui en Grèce après la tentative de coup d’État, l’on peut s’attendre à un nouveau bras de fer sur ce dossier.

Quoi qu’il en soit, la répression qui a suivi le coup d’État manqué a déjà donné lieu à plus de 5.300 plaintes auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

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