DCNS ne perd pas de vue le marché des futurs sous-marins polonais

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Après la rupture des discussions concernant l’achat de 50 hélicoptères Caracal, l’on aurait pu penser que les industriels de l’armement français allaient être « refroidis » pour s’attaquer de nouveau au marché polonais, d’autant plus que les relations diplomatiques entre Paris et Varsovie s’en étaient trouvées tendues.

Finalement, il n’en est rien. Du moins pour ce qui concerne le constructeur naval français DCNS. Ce dernier a en effet signé un protocole d’accord avec le groupe public de défense polonais Polska Grupa Zbrojeniowa (PGZ) en vue de l’achat, par Varsovie, de trois nouveaux sous-marins dans le cadre du programme Orka. En juillet 2014, il avait déjà conclu un accord de coopération industrielle avec le chantier MARS-Nauta.

Pour ce marché évalué à 2,4 milliards d’euros, DCNS entend proposer à la partie polonaise son sous-marin Scorpène, doté du Missile de croisière navale (MdCN). Deux autres concurrents sont en lice : l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (U-212) et le suédois Saab, via sa filiale Kockums (A-26).

« Cet accord signé garantit à PGZ et aux chantiers navals qu’il possède (…) la possibilité de participer à la construction de sous-marins en Pologne », a commenté Arkadiusz Siwko, le directeur général du groupe public polonais. « Je me réjouis que, comme il s’avère, les problèmes potentiels dans la coopération franco-polonaise ne sont qu’une pure théorie », a-t-il aussi déclaré, en faisant référence aux tensions diplomatiques de ces derniers mois.

En outre, toujours d’après PGZ, cet accord « prévoit le transfert de technologie et la participation avancée de l’industrie navale polonaise dans la réalisation de projets » concernant les sous-marins, les patrouilleurs côtiers et les drageurs de mines.

Du côté de DCNS, on semble toutefois tempérer cet enthousiasme en précisant qu’il s’agit d’un « accord de partenariat purement industriel » qui « fixe le cadre des discussions pour voir comment coopérer dans le domaine des programmes navals polonais, sous-marins et corvettes. » Qui plus est, en octobre 2016, PGZ a aussi signé une lettre d’intention avec Saab, un concurrent direct du groupe français pour ce marché.

D’ailleurs, au moment de l’affaire des Caracal, la presse polonaise, citant des responsables militaires, estimait que l’offre suédoise avait le plus de chances d’être retenue par Varsovie. Mais, a priori, DCNS n’entend pas abandonner la partie.

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