Le Pentagone dément avoir coordonné des frappes avec l’aviation russe en Syrie

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Il y a des moments où l’on se croirait dans la quatrième dimension. Le 23 janvier, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes aériennes près de la localité d’Al-Bab, dans le nord de la Syrie, grâce à des renseignements communiqués par les forces américaines engagées dans la coalition anti-jihadiste.

Le contingent russe en Syrie « a reçu de la partie américaine (…) les coordonnées des cibles de l’EI situées près d’Al-Bab, dans la province d’Alep », a-t-on en effet indiqué du côté de Moscou. « Deux avions des forces aériennes russes et deux avions de la coalition internationale ont ensuite effectué des frappes aériennes contre les sites terroristes », a-t-on ajouté, avant d’évoquer la destruction de « plusieurs dépôts de carburant et de munitions » lors de cette opération qualifiée de « conjointe ».

Ce raid a été mené après de nouvelles frappes réalisées conjointement par des appareils russes (1 Su-34 « Fullback » et 2 Su-24M « Fencer ») er turcs (2 F-16 et 2 F-4 « Phantom ») contre des positions de l’État islamique (EI ou Daesh) dans le même secteur.

Cela étant, le Pentagone a catégoriquement démenti les affirmations russes. « Le département de la Défense ne coordonne pas les frappes aériennes avec l’armée russe en Syrie », a-t-il rapidement réagi, via un communiqué.

« Le seul canal de communication entre la coalition et la Russie en Syrie est la ligne directe ouverte pour des raisons de sécurité afin d’éviter des incidents dans le ciel syrien entre les avions russes et ceux de la coalition », a ensuite précisé le major Adrian Rankine-Galloway, un porte-parole du Pentagone, en faisant référence aux mesures dites de « déconfliction » adoptées peu après le début de l’intervention russe.

Toutefois, le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a déclaré, plus tard, que la nouvelle administration américaine était « ouverte » à l’idée de mener des opérations conjointes avec la Russie en Syrie. Mais sous conditions.

« S’il y a une possibilité de combattre l’État islamique avec n’importe quel pays, que ce soit la Russie ou un autre, et que nous partageons un intérêt national sur la question, (alors) bien sûr, nous sommes preneurs », a en effet affirmé M. Spicer. « Le président [Trump] a dit très clairement qu’il va travailler avec tout pays qui partage nos intérêts dans la défaite de l’EI », a-t-il insisté.

« Soyons clairs. Il s’agit de s’assurer que [les pays] tiennent compte des intérêts américains dans ce qu’ils font. Donc, nous n’allons pas nous allier avec des personnes sous prétexte de vouloir défaire l’EI » si les intérêts américains ne sont pas leur priorité, a précisé M. Spicer.

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