Syrie : Au moins 100 jihadistes d’al-Qaïda tués lors d’un bombardement effectué par un B-52 américain

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Le groupe jihadiste Fateh al-Cham, qui est l’un des plus influents parmi ceux qui forment la rébellion syrienne, a affirmé avoir rompu ses liens avec al-Qaïda quand il a abandonné l’appellation « Front al-Nosra », en juillet 2016. Et il s’oppose à l’État islamique (EI ou Daesh) avec lequel il partage pourtant la même idéologie (mais pas les mêmes buts).

Depuis le début de cette année, le groupe Fateh al-Cham a dit avoir  été la cible d’au moins à 5 frappes aériennes américaines. La première a eu lieu le 1er janvier et a ciblé deux de ses cadres, à savoir Abou Khattab al-Qathani et Abou Omar al-Turkistani, deux vétérans jihadistes passés par les rangs d’al-Qaïda. Puis, deux jours plus tard, un nouveau raid a détruit le quartier général de cette organisation implanté dans le secteur Sarmada, dans la province d’Idleb. Au moins 15 jihadistes y aurait été tués.

Ces frappes n’ont visiblement pas été appréciées par la Russie. « Un bombardier américain B-52 a frappé, sans en avoir averti la partie russe, la localité de Sarmada, dans la province d’Idleb. Sarmada est notamment située dans une région couverte par l’accord de cessation des hostilités. Plus de 20 civils sont morts à cause du raid aérien », a en effet déclaré, une semaine plus tard, le général Valeri Guerassimov, le chef d’état-major russe, cité par l’agence RIA Novosti.

Sauf que cet accord de « cessation des hostilités », parrainé par Moscou et Ankara, ne concerne pas les groupes jihadistes comme le Fateh al-Cham et l’EI…

Cela étant, si le Fateh al-Cham a dit avoir été la cible de ces raids aériens, le Pentagone affirme de son côté qu’il a visé des membres d’al-Qaïda, comme il vient encore de le faire le 19 janvier. En effet, un bombardier B-52 et des drones ont bombardé un « camp d’entraînement » situé dans la province d’Idleb.

Ce bombardement a visé le « camp d’entraînement Cheikh Souleimane qui était opérationnel depuis au moins 2013 », a indiqué le capitaine de vaisseau Jeff Davis, le porte-parole du Pentagone. Au moins 100 jihadistes auraient ainsi été tués.

« L’élimination de ce camp d’entraînement affaiblit les opérations d’entrainement et décourage les islamistes extrémistes et les groupes rebelles syriens de rejoindre al-Qaïda sur le champ de bataille », a expliqué ce porte-parole.

Au total, depuis le début de l’année, les frappes américaines ont tué « plus de 150 » membres « d’al-Qaïda » en Syrie, dont plusieurs responsables.

Outre al-Qathani et al-Turkistani, le Pentagone a dit aussi avoir éliminé, Mohammed Habib Boussadoun al-Tunisi, présenté comme « un responsable des opérations extérieures » de l’organisation jihadiste, Abd al-Jalil al-Muslimi, soupçonné d’avoir planifié des attentats en Europe, et Abu Hasan al-Taftanaz, un « haut responsable d’al-Qaïda. »

« Cette rapide sucession de frappes dégrade les capacités d’al-Qaïda, affaiblit sa détermination et provoque la confusion dans ses rangs », a fait valoir le capitaine de vaisseau Davis. « Nous allons continuer d’exercer une pression sans relâche pour vaincre les groupes extrémistes violents à travers le monde », a-t-il assuré.

Quoi qu’il en soit, ces raids aériens montrent que le Fateh al-Cham n’a pas coupé ses liens avec al-Qaïda, comme il l’avait affirmé l’été dernier. Et puis, d’une certaine manière, ils affaiblissent la frange la plus radicale de la rébellion syrienne étant donné qu’il en est une des composantes principales.

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