Le Tchad ferme sa frontière avec la Libye

libye-tchad-20170106Alors que, dans le sud-libyen, la tension est vive entre les milices de Misrata et l’Armée nationale libyenne du général Khalifa Haftar, qui soutient le gouvernement de Baïda, qui n’est plus reconnu par la communauté internationale, le Tchad a annoncé, le 5 janvier, sa décision de fermer la frontière avec la Libye en raison d’une « menace d’infiltration terroriste ».

« Face aux périls qui menacent l’intégrité du territoire national, le gouvernement a décidé d’une part de procéder à la fermeture de notre frontière terrestre avec la Libye, et d’autre part de déclarer les régions frontalières de la Libye zones d’opérations militaires », a en effet déclaré Albert Pahimi Padacké, le Premier ministre tchadien.

« Par ces deux décisions, le gouvernement entend parer à toutes éventualités susceptibles de troubler la quiétude de nos populations dans ces régions et de menacer la paix à l’intérieur de nos frontières », a continué le chef du gouvernement tchadien.

Ces deux mesures concernent les régions tchadiennes du Tibesti, du Borkou, de l’Ennedi-Est et Ouest. La Libye et le Tchad partagent une frontière longue d’un peu plus de 1.000 km.

Selon les explications données par M. Padacké, « certains (…) groupes isolés ont convergé vers le sud de la Libye, ce qui signifie à la frontière nord de notre pays, qui est potentiellement exposée à une grave menace (..) d’infiltration. »

Le responsable tchadien n’a pas précisé l’identité de ces groupes « isolés ». Le sud de la Libye abrite plusieurs organisations jihadistes, comme l’État islamique (EI), récemment chassé de la ville de Syrte, ou encore al-Qaïda au Maghreb islamique (et ses alliés). Et il n’est pas exclu de voir ces mouvements se réfugier dans le massif du Tibesti, comme le fit, dans les années 2000, le jihadiste algérien Abderrezak El Para.

Mais les mesures prises par N’Djamena visent probablement le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), un groupe hostile au président Idriss Déby Itno. Ce mouvement rebelle, installé dans le sud de la Libye, aurait récemment été bombardé par l’Armée nationale libyenne, qui a entrepris de « nettoyer », le sud du pays de toute présence terroriste.

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