Vives tensions dans le sud de la Libye entre les milices de Misrata et les troupes du général Haftar

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Même après la défaite de l’État islamique (EI) à Syrte, la situation est encore loin de s’arranger en Libye. Deux camps principaux s’opposent : celui de Tobrouk, où s’est replié le Parlement issu des élections législatives de 2014, et celui du gouvernement d’union nationale (GNA), encouragé par les Nations unies et la communauté internationale.

Si tout s’était passé comme l’avait espéré l’ONU, le GNA aurait dû être investi par le Parlement de Tobrouk. Seulement, ce dernier a refusé de le reconnaître et continue donc de soutenir le gouvernement installé à Baïda.

Sur le plan militaire, le GNA peut compter sur les milices de Misrata, qui ont fait allégeance avant de mener l’offensive ayant visé à chasser l’EI de Syrte. Quant au gouvernement de Baïda, il s’appuie sur l’Armée nationale libyenne (ANL), commandée par le général Khalifa Haftar, lui-même soutenu par l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie.

Fin décembre, le général Haftar a entrepris de « nettoyer » le sud de la Libye de tous les groupes terroristes et autres milices susceptibles de menacer la sécurité de la Libye ainsi que celle du Tchad. Et cela, en même temps qu’une offensive menée à Benghazi pour en chasser les éléments jihadistes, qu’ils soient liés à l’EI ou à al-Qaïda.

Cette opération de l’ANL dans le sud libyen a débuté par une série de frappes aériennes contre des positions tenues par des milices, y compris celle de Misrata et un groupe rebelle tchadien (Front pour l’alternance et la concorde au Tchad), accusé d’être allié à cette dernière. Et, plusieurs lieux stratégiques ont été a priori conquis par les hommes du général Haftar.

C’est dans ce contexte qu’un incident sérieux s’est produit sur la base aérienne de Joufra. Là, un avion C-130 Hercules, avec, à son bord, des membres du Conseil militaire de Misrata, dont le colonel Ibrahim Beitelmal, son porte-parole, a été touché sur le tarmac par un MiG (23?) des forces du général Haftar, au motif qu’il transportait des armes. L’attaque, qui a fait 6 blessés (et un probablement 1 tués) a été condamnée par le gouvernement d’union nationale.

Du coup, les milices de Misrata ont envoyé des renforts dans la région de Joufra ainsi que dans celle, voisine de Sebha, à plus de 600 km au sud-est de Tripoli. Officiellement, il s’agit de « sécuriser la zone ».

En clair, la situation est très tendue. Et elle inquiète Martin Kobler, l’émissaire des Nations unies en Libye. D’où son appel « à toutes les parties à faire preuve de retenue », et sa mise en garde contre un « un risque d’escalade pouvant mener à un renouvellement du conflit en Libye. »

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