La coalition anti-jihadiste assure un service minimum pour soutenir les forces turques en Syrie

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La semaine passée, les autorités turques avaient reproché le manque de soutien aérien de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis pour l’offensive menée contre l’État islamique (EI ou Daesh) à Al-Bab, dans le nord de la Syrie, par les groupes rebelles qu’elles soutiennent ainsi que par ses propres troupes.

« L’absence d’appui aérien lorsqu’il n’y a pas de raison valable est inacceptable », fit en effet valoir Ibrahim Kalin, le porte-parole du président turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier se montra même plus véhément en accusant la coalition de « soutenir tous les groupes terroristes, dont les YPG [milices kurdes syriennes, ndlr], le PYD [Parti kurde syrien, ndlr] mais aussi Daesh ». Et de promettre de produire des preuves que l’on attend toujours…

La position de la coalition anti-jihadiste avait été expliquée en novembre. Étant donné que l’opération visant à reprendre Al-Bab à Daesh avait été décidée unilatéralement par Ankara, elle n’avait pas à soutenir les groupes rebelles syriens et les forces turques qui y étaient engagées.

Cela étant, dans la nuit du 28 au 29 décembre, le soutien aérien réclamé par Ankara fut apporté par les forces aériennes russes. Une première.

A priori, cet appui a continué par la suite. Peu après l’attentat revendiqué par Daesh contre une boîte de nuit à Istanbul, peu avant la nouvelle année, les chasseurs-bombardiers et l’artillerie turcs ont visé une centaine de positions jihadistes à Al-Bab, pendant que, a rapporté l’agence Anadolu, l’aviation russe se concentrait sur le secteur de Dayr Kak, une quinzaine de kilomètres de là.

Et la demande d’Ankara à la coalition? Eh bien elle n’est pas totalement restée lettre-morte. Le 3 janvier, le Pentagone a ainsi indiqué que des avions de l’opération Inherent Resolve sont intervenus, la semaine passée, en appui aux forces turques dans le secteur d’Al Bab. Mais ces appareils n’ont fait que le minimum.

« La semaine dernière, il y a eu une demande » pour un soutien aérien de la part de la Turquie dont « certaines forces s’étaient retrouvées sous le feu ennemi », a indiqué Peter Cook, un porte-parole du Pentagone. « Il y a eu des vols de la coalition. Il n’y a pas eu de frappes mais une démonstration de force visible », a-t-il expliqué.

« Nous continuons à parler avec le gouvernement turc à propos du niveau de soutien » à donner à l’offensive menée à Al Bab, a continué M. Cook. « C’est une conversation en cours, y compris aujourd’hui même », a-t-il ajouté.

Cela étant, il est difficile pour la coalition anti-jihadiste d’en faire davantage, même si elle utilise la base turque d’Incirlik pour ses opérations en Syrie et en Irak.

En effet, le président turc n’a pas caché que son intention était de s’attaquer, après Al-Bab, à la ville de Manbij, prise à Daesh par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les milices kurdes syriennes (YPG) constituent l’épine dorsale. Or, ces dernières, qui ont en première ligne dans l’offensive visant à chasser les jihadistes de leur bastion de Raqqa, sont soutenues par les États-Unis et, plus largement, par la coalition.

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