Pour M. Hollande, l’EI pourrait être chassé de Mossoul d’ici l’été prochain

hollande-20170103

On sait toujours quand commence une guerre. Jamais quand elle se termine. Et il en va de même pour les opérations. Par exemple, la dernière intervention militaire française en République centrafricaine [Sangaris, ndlr] devait être rapide et n’avait pas vocation à durer, comme l’avait indiqué le président Hollande. Finalement, elle aura pris fin près de trois ans après son lancement.

Toutefois, les responsables politiques, qui ne sont pas dans le « temps long » qu’exigent souvent les opérations militaires, se risquent toujours à donner des échéances. Ainsi, le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a affirmé que la ville de Mossoul serait libérée de l’emprise de l’État islamique (EI ou Daesh) d’ici la fin de l’année 2016. Puis, fin décembre, il a déclaré que l’affaire serait pliée d’ici trois mois.

En déplacement en Irak où il s’est approché à environ 15 km de la ligne de front, depuis le Kurdistant irakien [ce qu’aucun autre chef d’État d’un pays occidental membre de la coalition n’avait fait, ndlr], le président Hollande s’est aussi risqué à donner une échéance. « Nous n’en avons pas fini des jihadistes, il y a Mossoul. Il nous a été confirmé que nous pourrions atteindre cet objectif, autant qu’il sera possible, au printemps, en tout cas avant l’été », a-t-il dit.

Depuis le 17 octobre, date du début de l’opération visant à reprendre Mossoul, les forces de sécurité irakiennes, appuyées par la coalition dirigée par les États-Unis, se heurtent à une forte résistance des jihadistes, qui ont reçu l’ordre de leur chef, Abou Bakr al-Baghdadi, de tenir coûte que coûte.

Au 1er janvier, les forces irakiennes tenaient 60% de la partie orientale de la ville, après avoir observé une pause opérationnelle de quelques jours afin de tenir compte des pertes élevées dans leurs rangs.

Si le rapport de force est favorable aux forces irakiennes, il ne faut pas perdre de vue qu’une zone urbaine est un terrain toujours favorable pour ceux qui défendent leurs positions, ce qu’a encore démontré l’opération menée par les forces gouvernementales libyenne pour chasser l’EI de Syrte. Même avec le soutien aérien des États-Unis (et 495 frappes aériennes), il aura fallu 6 mois pour libérer la ville, où les jihadistes n’avaient pas autant de temps pour préparer leurs défense, comme à Mossoul.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]