Syrie – Selon l’ONU, un convoi humanitaire a bien été la cible de frappes aériennes en septembre

alep-20160920

Dans la nuit du 19 au 20 septembre, un convoi humanitaire du Croissant-Rouge et du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, censé transporter de la nourriture fournie par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies et destinée à la population syrienne, fut attaqué à Orum al-Koubra, dans l’ouest de la province d’Alep. Ce bombardement causa la destruction de 18 camions et la mort de 10 personnes.

Dans un premier temps, le ministère russe de la Défense réfuta toute responsabilité de ses forces aériennes et de celles dépendant du régime syrien. « Il n’y a pas de cratère, la structure des véhicules n’est pas endommagée et ils n’ont pas subi le souffle d’une frappe aérienne », fit valoir son porte-parole, le général Igor Konachenkov, en évoquant les images du convoi prises après l’attaque. Et d’accuser les combattants du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra) d’en être les responsables.

Et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, expliqua que l’aviation syrienne ne pouvait être impliquée étant donné l’incapacité de ses appareils à effectuer des bombardements de nuit.

Puis, plus tard, le même général Konachenkov donna une autre hypothèse, en parlant, cette fois, de la présence d’un drone américain MQ-1 Predator à la verticale d’Orum al-Koubra, au moment de l’attaque. Ce genre d’appareil « peut observer la situation, mais également servir à indiquer des cibles et mener lui-même des frappes précises sur des objectifs au sol », avait-il alors avancé.

Seulement, les conclusions de l’enquête menée par les Nations unies et confiée à l’ex-général indien Abhijit Guha, ne racontent pas la même histoire…

Ainsi, le convoi a bien fait « l’objet d’une attaque aérienne, employant plusieurs types de munitions envoyées depuis plus d’un appareil et (plus d’un) type d’appareil. […] Des missiles, roquettes et des petites bombes peuvent avoir été utilisées pendant ces bombardements, qui ont duré 30 minutes », précise le rapport », indique le rapport de cette commission d’enquête. Ce qui exclut de facto l’hypothèse du MQ-1 Predator, qui ne peut emporter que deux missiles AGM-114 Hellfire, ainsi que le scénario d’une attaque terrestre.

Quant aux responsables de ces frappes, la commission d’enquête se garde de les désigner. S’il souligne que la Syrie, la Russie ainsi que la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis « disposaient chacun des capacités nécessaires pour mener une telle attaque », son rapport estime toutefois « très improbable » une implication d’avions de l’opération Inherent Resolve.

Cependant, la commission d’enquête dit avoir reçu des informations selon lesquelles des hélicoptères et 3 avions syriens seraient « très probablement » impliqué, de même qu’un avion russe. Mais comme elle « n’a pas eu accès aux données brutes soutenant ces affirmations et, en leur absence », elle se dit dans « l’incapacité d’en tirer une conclusion définitive. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]