Le Mali envisage d’autoriser l’armée burkinabè à poursuivre les groupes jihadistes sur son territoire

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Le 16 décembre, un groupe armé, présumé jihadiste, a attaqué un détachement du Groupement des forces armées anti-terroristes (GFAT) à Nassoumbou, dans le nord-ouest du Burkina Faso, à une trentaine de kilomètres de la frontière avec le Mali. Douze soldats burkinabè y ont laissé la vie.

Le problème est que les groupes jihadistes se jouent des frontières, lesquelles sont d’autant plus difficiles à surveiller qu’elles s’étendent sur de vastes territoires.

Pourtant, dans le cadre du G-5 Sahel, et avec le soutien de la Force Barkhane, la coopération entre les pays concernés, à savoir le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad a été renforcée sur le plan sécuritaire. Cependant, la question délicate du droit de poursuite reste toujours en suspens. Du coup, les armées nationales s’arrêtent aux frontières… quitte à laisser s’échapper des groupes terroristes qui viennent de commettre une attaque sur le territoire qu’elles ont à défendre.

Cela étant, il n’est pas exclu de voir ce dossier avancer dans un avenir proche. Du moins, c’est ce que laissent supposer les propos tenus le 18 décembre par Ibrahim Boubacar Keïta, le président du Mali.

« Il ne sera pas question que l’on vienne tuer impunément au Burkina puis trouver refuge tranquillement au Mali, sûrement pas. Donc cela fera partie des choses que nous devons regarder dans les jours à à venir », a en effet déclaré, devant la presse, M. Keïta. « Leur mobilité [des jihadistes, ndlr] d’une frontière à l’autre est évidente et tout ce que nous pourrons faire en matière de mutualisation (…) nous le ferons », a ajouté le président malien, qui s’est exprimé à Ouagadougou, où il a témoigné sa « solidarité » à son homologue burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, pour l’attaque du 16 décembre.

Quelques jours plus tôt, dans un entretien donné au quotidien Le Monde, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, avait plaidé pour la mise en place d’une force régionale destinée « à combattre de façon radicale et neutraliser les terroristes ». Et d’ajouter qu’il n’excluait pas un intervention de l’armée mauritanienne au Mali dans « un cadre plus global et avec des objectifs clairement délimités dans le temps et l’espace. »

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