La guerre électronique, un autre aspect important de la lutte contre l’État islamique

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Les opérations aériennes effectuées contre l’État islamique (EI ou Daesh) en Irak et en Syrie sont de plusieurs types : outre les reconnaissances armées, elles visent aussi à collecter du renseignement (image et électronique) et à dégrader les capacités militaires des jihadistes, via de l’appui aérien fourni aux forces terrestres locales ou des raids planifiés contre des camps d’entraînement, des dépôts et des « usines » produisant des véhicules piégés (VBIED). L’on peut citer également les missions de ravitaillement en vol – toujours essentiels – ou encore de « commandement et de contôle ».

Mais les missions de guerre électronique sont plus rarement évoquées, alors qu’elles sont aussi importantes et que différents moyens sont engagés pour les mener à bien. Outre les E/A-18G Growler de l’US Navy, l’US Marine Corps a engagé, en avril, ses EA-6B Prowler, qui, grâce à leur AN/ALQ-99 Tactical Jamming System, brouillent les communications ennemies.

L’US Air Force, qui peut compter sur des F-16CJ pour ce type de mission, n’est pas en reste. Fait rare, la semaine passée, elle a publié sur son site Internet un article sur l’engagement en Irak et en Syrie d’avions EC-130H Compass Call du 43rd Electronic Combat Squadron (ECS), dont la mission est justement de brouiller les communications des jihadistes.

L’on apprend ainsi que l’équipage d’un EC-130H compte 13 aviateurs, dont 9 opérateurs de guerre électronique, dont des linguistes. « Ils nous aident à trouver efficacement les cibles et à les hiérarchiser du niveau stratégique au niveau tactique, ce qui permet de décider du brouillage en fonction des effets souhaités par le commandant de la force terrestre », a expliqué le lieutenant-colonel Josh Koslov, le patron du 43e ECS.

L’action d’un EC-130H vise ainsi à désorienter les combattants de l’EI, ce qui en fait ensuite des « cibles faciles » à engager pour les troupes sur le terrain. « Nous induisons une confusion massive dans leurs opérations, ce qui les rend inefficaces comme force de combat », a résumé le lieutenant-colonel Koslov. L’article de le précise pas mais il est probable que ce genre de mission implique également des RC-135V/W Rivet Joint, dont les capacités sont complémentaires.

L’US Air Force compte encore 14 EC-130H Compass Call, mis en service au début des années 1980. Le Pentagone souhaitait en réduire le nombre en dotation pour l’année fiscale en cours afin de les remplacer par des appareils plus modernes (basés sur des jets d’affaire) mais le Congrès s’y est opposé.

Cet avion de guerre électronique a été engagé pour la première fois en 1989, au moment de l’opération « Juste Cause », au Panama. Depuis 2002, cet appareil a été déployé en continu, que ce soit en Afghanistan et en Irak.

Comme il s’agit de C-130 Hercules modifiés, ces appareils, bien qu’ils ont subi régulièrement des mises à niveau, sont désormais bien « fatigués », leur cellule accusant 50 ans d’âge. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que l’US Air Force veut les remplacer au plus vite. Aussi, dans l’article en question, la vetusté (vieux cablâges, problèmes de corrosion, etc..) de ces avions a été soulignée. Ce qui suppose des efforts importants en matière de maintenance et de logistique pour maintenir un taux de disponibilité suffisant pour répondre aux multiples sollicitations. Un « défi » pour le lieutenant John Karim, un officier mécanicien du 386th Expeditionary Aircraft Maintenance Squadron.

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