Israël a reçu ses deux premiers avions F-35A « Adir »

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Les deux premiers avions de combat F-35A destinés à la force aérienne israélienne ont atterri à Nevatim (sud d’Israël) avec quelques heures de retard, en raison de mauvaises conditions météorologiques. Ces appareils sont « capables de voler » par mauvais temps mais les règlements en vigueur en Italie, où ils étaient en escale, interdisent de décoller en-deçà d’une « certaine visibilité », a-t-on expliqué à l’AFP.

Quoi qu’il en soit, ces deux F-35, avec des pilotes américains aux commandes, se sont posés sur le sol israélien à 19H30, le 12 décembre, soit 4 jours après avoir décollé de l’usine texane de Lockheed-Martin. Et cela, alors que le futur président américain, Donald Trump, venait de s’en prendre au coût « hors de contrôle » de ce nouveau type d’avion.

Ainsi, Israël sera le premier pays, hormis les États-Unis, à disposer d’une unité opérationnelle dotée de F-35. Initialement, 33 appareils de ce type avaient été commandés pour les besoins de Tsahal. Mais au final, 50 – au prix unitaire de 110 millions de dollars – seront mis en service sous les couleurs israéliennes, l’État hebreu ayant confirmé, fin novembre, la commande de 17 appareils supplémentaires.

L’acquisition de ces avions dits de 5e génération est en grande partie financée par l’aide militaire américaine, laquelle s’élevera à 38 milliards de dollars sur la période 2019-2018. En outre, plusieurs entreprises israéliennes participent au programme F-35. D’après Lockheed-Martin, elles auraient déjà reçu, à ce titre, près de 780 millions de dollars de commandes.

Sous les couleurs israéliennes, le F-35 sera désigné par le nom de « Adir », qui signifie « puissant » en hébreu. Et d’après Tsahal, les appareils qui lui seront livrés se verront intégrer des « systèmes technologiques » qui leur seront propres. « Toute la maintenance et les tests seront effectués en Israël afin qu’ils soient opérationnels d’ici un an », assure l’état-major israélien.

Cela étant, et comme ailleurs, l’avion de Lockheed-Martin a des partisans et des détracteurs en Israël. Pour le ministre israélien de la Défense, Avigdor Liberman, il « est clair et manifeste pour nous et pour la région entière que ce nouveau F-35 — l’Adir — créera une réelle dissuasion et renforcera longtemps nos capacités. »

« Cet avion à la pointe de la technologie devrait devenir l’un des piliers centraux de la stratégie aérienne israélienne », a récemment fait valoir un haut-responsable de Tsahal. Et cela, en raison de sa furtivité, censée lui permettre de déjouer les capacités de déni ou d’interdiction d’accès, comme celles mises en oeuvre par l’Iran avec le système de défense aérienne S-300.

Avec ses capacités furtives avancées, cet avion « vous permet d’opérer dans ce type d’environnement », a dit ce haut-responsable. « Je ne suis pas en train de dire que le S-300 cherchera le F-35 et ne verra rien mais nous aurons entre les mains un outil efficace », a-t-il ajouté.

Cependant, au vu des problèmes rencontrés au cours du développement du F-35 – et dont beaucoup restent encore à régler – certains experts remettent en cause la pertinence de l’achat de cet appareil, dont la maintenance va peser lourd sur le budget de Tsahal. En outre, ils estiment également qu’il vaut mieux avoir des avions « combat proven » en nombre plutôt que quelques appareils technologiquement trop avancés.

« La perte d’un seul de ces F-35 ferait très mal et Israël aurait pu opter pour une modernisation des avions en service actuellement », résume Times of Israël, en citant des experts. Et ils trouvent gênant que l’avion de Lockheed-Martin ait une capacité d’emport de munitions réduite et un rayon d’action moins important que les appareils actuellement en service.

Des arguments balayés par les partisans du F-35, pour qui cet avion sera plus précis tout en étant capable de prendre une route « plus directe » vers sa cible. Et, pour eux, l’Iran n’est pas dans la ligne de mire : la plupart des frappes aériennes menées par Tsahal, expliquent-ils, ont lieu dans la bande de Gaza et contre les livraisons d’armes au Hezbollah au Liban et en Syrie.

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